Le projet Paris-Saclay fait l’objet d’une campagne de communication. C’est le « Grand Oeuvre » de Nicolas Sarkozy, sa marque dans le territoire. Qu’importe que le modèle ne soit pas bon, qu’importe son coût. Seules les idées de Christian Blanc ont été mises en œuvre, sans discussion ouverte, sans concertation sur le principe et la réalisation.
Maintenant, on en parle dans les médias nationaux.
Sur Le Monde par exemple
Le projet de campus universitaire d’ici à 2020 : plus de 3 milliards d’euros, 12 000 chercheurs et 30 000 étudiants
Après la loi sur l’autonomie des universités adoptée en 2007, le président de la République souhaite transformer les quelque 9 km2 du plateau de Saclay en un véritable campus universitaire et technologique de niveau mondial. Avec l’objectif, en 2020, de réunir plus de 12 000 chercheurs et 30 000 étudiants, et de concentrer jusqu’à 20 % de la production scientifique nationale.
Tout devrait s’accélérer d’ici à la fin de l’année, puisque l’établissement public de Paris-Saclay, qui doit gérer l’aménagement de cet immense îlot scientifique a été officiellement créé par la loi sur le Grand Paris, adoptée le 3 juin. Un décret doit finaliser prochainement la création de cet établissement. L’idée est de structurer le plateau en six pôles géographiques assez denses autour des principales écoles et équipements de recherche, tout en conservant entre ces pôles les espaces agricoles. Les pôles seront à terme reliés par une ligne de bus en site propre, en attendant l’arrivée du métro automatique, prévue au mieux pour 2025.
Mais les logements et les transports restent problématiques.
Le « Grand Huit » de Christian coûte cher. Certains experts parlent de « gabégie », et le terme est faible, surtout dans notre contexte économique. L »Elysée s’entête. Le projet de la Région est ignoré. La solution du tramway n’est pas à l’ordre du jour. Les galères des étudiants, enseignants, chercheurs, salariés vont s’aggraver, et pas de solution viable à court terme.
Le métro à Saclay, maillon faible du Grand Paris
C’est le maillon faible du territoire phare du Grand Paris. Pour désenclaver le plateau de Saclay (10 % de la recherche publique et privée française), le métro en rocade de 155 km promu par Christian Blanc, ancien secrétaire d’Etat à la région-capitale, et promis par Nicolas Sarkozy, devrait relier Versailles (Yvelines) à Orly en passant par Massy (Essonne).
Le dossier du projet, adopté le 21 juillet par la Société du Grand Paris (SGP), chargée de réaliser le futur métro, indique pourtant que le trafic serait le plus faible de toute la rocade. Selon ce document, que Le Monde s’est procuré, entre 6 000 voyageurs, selon les projections de la RATP, et 8 000, selon la Dreif, emprunteraient à l’heure de pointe du matin le tronçon entre Versailles et Orly.
Le cadrage, qui a servi de base au calcul de la fréquentation mentionné dans le dossier avalisé par la SGP, prévoit 130 000 emplois nouveaux, soit un quasi-doublement entre 2005 et 2030 sur le plateau de Saclay. Cet afflux de population, qui découlerait du développement du campus grâce aux capitaux publics et privés promis, n’a été toutefois validé ni par la Dreif ni par l’Insee.
Surdimensionné, le projet risque aussi d’avoir un coût disproportionné par rapport à son utilité. Le choix du tramway, que certains experts préconisent, entraînerait une économie d’1,8 milliard d’euros par rapport au métro.
« On a du mal à croire que le métro à Saclay soit une priorité pour l’Etat. Or, si des décisions ne sont pas prises rapidement, les déplacements sur le plateau vont devenir de plus en plus kafkaïens », prévient Loïc Bertrand, président de l’Association pour l’amélioration des transports du plateau de Saclay.
L’Elysée a confirmé le mot d’ordre : « Pas de phasage de la double boucle ». Saclay n’est, à ce jour, pas moins prioritaire que le reste du grand métro.
Cet idée de transférer entreprises, universités, centres de recherche et grandes écoles sur ce Plateau sans transports, avec cet entêtement, me fait penser à un film.