Michel Mercier, Ministre de l’Aménagement du territoire, a récupéré dans son giron les dossiers du « Secrétariat d’Etat au Développement de la Région Capitale », dont Christian Blanc vient de démissionner.
Comme d’autres, j’avais plutôt bien accueilli la nomination de Michel Mercier. J’espérais que la vision « gouvernementale » sur le Grand Paris et sur la centralisation allait évoluer. Hélas, cette information disponible sur le site www.localtis.info, nous montre que Michel Mercier a adopté le modèle de la « ville-monde », avec une vision très jacobine de l’aménagement du territoire, comme Christian Blanc. Dommage.
Et en plus, nous avons droit au numéro de langue de bois, pour justifier le passage par décret de la limite d’âge à 70 ans pour le président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. C’est juste pour laisser le fauteuil à André Santini, l’autre enfumeur.
La référence aux travaux de Michel Godet est curieuse de la part de quelqu’un qui reprend le flambeau de Christian Blanc et de ses concepts:
l’atmosphère de l’écosystème joue à plein : confiance, sécurité, richesse de la vie sociale et associative, qualité des services publics, absence d’inégalités trop criantes… « Les territoires gagnants du futur sont ceux qui seront capables de développer harmonieusement à la fois des pôles de compétitivité et des pôles de qualité de vie »
En clair, l’initiative doit venir du bas. Dès lors, le rôle des acteurs locaux est davantage d’accompagner, de favoriser la créativité grâce au droit à l’expérimentation désormais inscrit dans la Constitution mais dont « l’application est rendue quasiment impossible ». Au lieu de cela, « les politiques s’intéressent plus à l’arbre qui tombe qu’à la forêt qui pousse ». « Il faut plutôt arroser les plantes qui poussent naturellement et ne pas s’évertuer à planter un arbre exotique qui ne prendra pas racine ».
Pour ceux qui ont suivi le projet du Plateau de Saclay, ces beaux principes ne sont pas ceux qui ont été suivis. « L’arbre californien » peut-il prendre racine dans le territoire francilien?
Michel Mercier : le Grand Paris est un « grand dossier d’aménagement du territoire »
publié le 07 juillet 2010
« C’est un grand dossier d’aménagement du territoire, c’est méconnaître profondément la réalité française que de vouloir opposer les territoires les uns contre les autres. » Pour Michel Mercier, il n’y a rien d’anormal à ce que le ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire prenne en charge le dossier du Grand Paris à la suite de la démission de Christian Blanc.
Et pour s’en convaincre, « les rapports Godet et Saint-Etienne montrent comment l’économie de cette grande ville-monde irrigue l’ensemble des territoires », a-t-il déclaré à la presse, mercredi, manifestement agacé pour les critiques qui ont accompagné la reprise en main de son nouveau maroquin alors qu’il préside le conseil général du Rhône.
Le ministre a également annoncé avoir présenté le matin même en Conseil des ministres un décret relatif à la Société du Grand Paris (SGP), un peu plus d’un mois après la promulgation de la loi de son prédécesseur. La SGP sera « chargée de conduire dès le 1er octobre 2010 le débat public relatif à la double boucle de métro automatique proposée par le gouvernement ». « Ce décret, qui définit ses statuts, fait suite à deux décrets des 18 juin 2010 et 2 juillet 2010 qui ont organisé la préfiguration de cet établissement public », précise le communiqué du Conseil des ministres, le décret du 2 juillet ayant en effet nommé Marc Véron, ancien directeur de cabinet de Christian Blanc au poste de « préfigurateur ».
« L’ensemble de ces textes permettra de convoquer avant la fin du mois de juillet un conseil de surveillance chargé, notamment, d’approuver les orientations générales du dossier de débat public », ajoute le communiqué.
Le décret précise également la composition du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. Celui-ci réunira le président du conseil régional de la région d’Ile-de-France, le maire de Paris, les sept présidents des conseils généraux des autres départements d’Ile-de-France, un maire ou un président d’établissement public de coopération intercommunale d’Ile-de-France ainsi que onze représentants de l’Etat. Le préfet de la région Ile-de-France exerce les fonctions de commissaire du gouvernement auprès de cet établissement.
La présidence du conseil de surveillance de la SGP devrait revenir à André Santini, député-maire UMP d’Issy-les-Moulineaux, âgé de 69 ans. Pour ce faire, l’âge limite pour occuper ce poste devrait être fixé à 70 ans par décret. « Le droit français sur l’ensemble des établissements publics prévoit soit une limite fixée par la loi, soit par décret… Pourquoi 70 ans ? Parce qu’il faut travailler plus et je rappelle que c’est une fonction non rémunérée », a ironisé Michel Mercier.
Le « projet du gouvernement » concernant les transports ne va-t-il pas être imposé face à celui de la Région Ile-de-France, qui avait été élaboré en concertation avec les élus territoriaux et la « société civile » francilienne ?
Mais, pour le projet du Plateau de Saclay, Michel Mercier s’est déjà penché sur les « grappes d’entreprises » et les pôles de compétitivité dans le cadre de ses activités ministérielles. On peut lui reconnaître une certaine légitimité à intervenir dans ce domaine.
Michel Mercier mise sur les « grappes » pour doper le développement des territoires
Autres références:
- 30/04/2010
Du renouveau pour les pôles de compétitivité et les grappes d’entreprises - 22/04/2010
Les pôles de compétitivité seront à l’ordre du jour du prochain Ciadt - 15/10/2009
Paris Mix donne le ton aux grappes d’entreprises - 07/10/2009
Adieu la Diact, revoilà la Datar - 29/09/2009
Le gouvernement veut apporter dix millions d’euros aux « grappes d’entreprises »