Sur le site de l’ATPS (Association pour l’Amélioration des Transports du Plateau de Saclay):
Régionales 2010 : les partis s’expriment sur les transports du Plateau
Sollicités par ATPS, les partis politiques donnent leur position sur le développement des transports du plateau de Saclay.
Réponses d’Alain Dolium
Question: Les transports avant l’urbanisation?
Vous engagez-vous, si vous êtes élus, à ce que la question des transports soit traitée en préalable absolu à toute participation de la région à des projets d’urbanisation du plateau ?
Alain Dolium:
La Région n’est pas chargée des projets d’urbanisation du plateau de Saclay, cette responsabilité incombant à l’Etat à travers l’OIN et aux communes partiellement.
Cependant sa responsabilité peut être engagée lorsqu’elle soutient les projets des communes, des institutions scientifiques, etc.
La question que vous soulevez est importante; si l’on construit les nouvelles banlieues sans prévoir les systèmes de transport, on s’interdit un aménagement harmonieux car il ne reste plus les espaces nécessaires.
Inversement, si l’on construit les systèmes de transport et les gares dans les champs, ils risquent peu d’être utilisés, et donc peu rentables. Il me semble qu’une gestion adaptée et souple des transports dans les bassins qui en ont besoin, comme celui du Plateau de Saclay doit s’appuyer sur les bus, les grands réseaux ferroviaires étant longs à mettre en place.
C’est pourquoi je soutiendrai un plan de 1.000 nouveaux bus -propres – soit 10% du potentiel actuel, à mettre en place dans les deux prochaines années, dans la région, spécialement destinés à satisfaire les liaisons banlieue-banlieue.
Question: Vos objectifs de développement du plateau.
Comment votre projet pour la région s’articule-t-il avec les projets existants des autres acteurs (Etat, OIN, FCS, département, Communauté d’agglomération) concernant le plateau de Saclay?
Parmi ces projets, quels objectifs reprenez vous à votre compte, en particulier en termes de nouveaux emplois, de nouveaux habitants, de nouveaux quartiers?
Alain Dolium:
Ma priorité première est l’emploi. 500.000 chômeurs aujourd’hui. Un grand nombre de fins de droit en 2010. Voilà une situation très préoccupante. Il faut donc accélérer sans attendre la création d’emplois.
Pour cela, je propose:
– l’embauche sans crainte, qui est une garantie de remboursement partiel des charges pendant deux ans après la création en cas de difficulté économique avérée
– le rapprochement entre universités, chercheurs et PME en création et la créationd’entreprises innovantes.
– Le soutien à 1000 projets proposés par des jeunes, à hauteur de 10.000 euros, s’ils créent de nouveaux emplois.
Le plateau de Saclay,et ses environs, est une excellente zone pour favoriser ces mesures, en raison de la présence d’une partie significative de la recherche francilienne, publique et privée.
Il y va de l’emploi futur.
Mais je ne suis pas partisan du gigantisme qui nous est proposé pour imiter Londres ou New York. Une bonne répartition sur tous les territoires de la région des emplois est aussi un facteur d’aménagement équilibré. Aussi les objectifs de l’OIN Saclay ne me semblent-ils pas raisonnables.
Pourquoi sacrifier une zone agricole périurbaine de cette qualité? Je suis certain que l’on peut à la fois la préserver et développer l’innovation. Il faut simplement imaginer une formule `a la française, proche de ceux qui vont faire l’innovation, chercheurs, créateurs, élus locaux, industriels et discutée avec eux.
Question: Gouvernance.
Avez vous fait un bilan des problèmes de gouvernance entre ces différents acteurs, et avez-vous des propositions concrètes pour améliorer cette gouvernance, en particulier sur les questions des transports ?
Alain Dolium: Certains ont un rôle de demandeurs pour l’aménagement, et d’autres un rôle d’organisateur. Il faut donc construire une anticipation de besoins par enquête, comparaison; puis demander aux organisateurs (publics, privés, STIF) de proposer des solutions techniques et économiques; enfin, vient l’étape de rapprochement des acteurs, qui relève du débat public, et qui doit donc rassembler élus territoriaux, usagers et offreurs de service. Aucune de ces étapes ne peut être évitée, y compris celle d’enquête publique.
La loi l’organise, apprenons à prendre ainsi des responsabilités collectives et à les prendre dans un esprit de respect des autres partenaires.
Question: Les transports aujourd’hui.
Reprenez-vous à votre compte le constat sur l’état actuel des transports élaboré par l’ATPS (RER B saturé, RER C et réseau de bus inadapté, circulations douces difficiles, … documents disponibles sur notre site web http://atpsaclay.fr), ou avez-vous des corrections à y apporter ?
Alain Dolium: Je partage les conclusions de votre étude et, notamment, son aspect documenté provenant d’usagers.
Je souhaite que l’on applique les priorités suivantes pour le transport en Ile-de-France: Ponctualité Confort Sécurité. Cela signifie qu’il faut d’abord faire fonctionner le réseau existant, et faire les investissements qui le moderniseront, puis financer l’accroissement du parc de bus. Le tout peut être financé par un emprunt net annuel de 50 millions d’euros acceptable pour les finances de la Région (l’endettement de la Région est lui encore soutenable à 2,7 milliards d’euros).
Question: Les transports à court terme.
Pensez-vous que les moyens d’accès actuels au plateau (RER B et C, réseau de bus, …) peuvent, une fois remis à niveau pour pallier les dysfonctionnements évoqués ci-dessus, absorber les flux associés aux projets en cours d’achèvement à très court terme (arrivée de milliers d’emplois à l’horizon 2012, urbanisation massive de Massy, etc…) ?
Alain Dolium:
L’opération OIN du Plateau de Saclay comporte plusieurs risques mal maîtrisés, de destruction d’un patrimoine agricole, d’urbanisation, d’installation des infrastructures adaptées et des services publics, et de financement enfin en raison de l’état des finances publiques générales.
Je ne partage pas l’idée de concentration sous-jacente au projet. Ma vision consiste à rapprocher l’emploi de l’habitat au lieu de le concentrer dans quelques zones difficiles à desservir. Deuxièmement à densifier légèrement l’habitat dans toute l’Ile de France, sans nécessairement détruire des espaces naturels.
Et je crois que c’est tout à fait possible dans l’espace que vous évoquez.
Question: Les transports à moyen terme.
A moyen terme, pensez-vous que l’amélioration des moyens actuels (par exemple, la ligne en site propre 91-06) sera suffisante pour absorber les flux prévus, ou pensez-vous au contraire que la création d’un transport lourd supplémentaire, du type ”grand huit”, est incontournable ?
Alain Dolium
Le grand huit est un investissement à horizon de 30 ans, dont les premières gares seraient construites en plein champ. Il a en fait pour vocation de relier les aéroports et la Défense, et non de faire fonctionner rationnellement les infrastructures existantes. Il est hors de portée financière.
J’ai déjà indiqué les solutions que je préconise dans les réponses précédentes: rénover l’existant (Plan Ponctualité, Confort, Sécurité), accélérer les liaisons banlieue-banlieue, désaturer les lignes congestionnées et renforcer les interconnexions. Avec tout cela, nous sommes déjà au moyen terme. Et que d’efforts en perspective avant de concevoir des projets à 30 ans !.
Question: Primauté aux transports en commun sur l’automobile individuelle.
Vous engagez-vous à ce que les investissements de la région pour les structures routières soient prioritairement orientées vers les transports en commun et les incitations au report modal (site propres, parc relais, voies vertes, pistes cyclables, trottoirs praticables, …).
Alain Dolium
Le report modal est une solution rationnelle pour diminuer les mouvements journaliers, il faut donc le privilégier, notamment dans l’investissement en augmentant la part qui lui est consacrée. Mais tous les besoins de transport ne seront pas satisfaits par une telle organisation. Il sera donc nécessaire aussi d’aider la route à mieux fonctionner.
Question: Vos projets concrets. .
1. Votre projet pour la région comporte-t-il explicitement des projets concrets pour les transports desservant le plateau de Saclay ? Quel seraient les montants investis, et selon quel phasage ?
Alain Dolium:
Nous ne soutiendrons pas le projet de grand huit, ni le déménagement de l’Université d’Orsay. En revanche, les projets visant à renforcer la fiabilité des transports en commun, à désaturer les lignes existantes et à créer des nouvelles lignes banlieue-banlieue sont des initiatives concrètes qui bénéficieront au plateau de Saclay à très court terme, dont les montants sont finançables.
2. Développement des circulations douces. Votre projet comprend-t-il des actions spécifiques en faveur du développement des circulations douces et de leur articulation avec les autres modes de transport (gares multimodales, vélos ou véhicules innovants en libre service,…) ?
Alain Dolium:
Oui, tout à fait, c’est une voie d’avenir à la fois pour des raisons écologiques, de santé et d’efficacité. Nous accueillerons avec attention les projets de circulation douce et leur articulation avec les autres modes de transport. Le climat d’Ile de France y est propice, presque à toutes les saisons.