Jean Nouvel, le Grand Paris et le Plateau de Saclay

Jean Nouvel étrille le projet du Grand Paris de Christian Blanc.

Il s’était déjà insurgé contre la vision et la méthode dans une tribune du Monde en octobre dernier (Jean Nouvel : « Le projet du Grand Paris est menacé de s’enliser dans la confusion »), et sur France-Inter:

http://www.dailymotion.com/video/xavio2

Il récidive dans l’édition du Monde datée du 20 mai. Il réagit ainsi à la sortie du livre : Le Paris des Grands Hommes de Christian Blanc

Mais enfin Monsieur Blanc !…,

Voici un extrait traitant plus particulièrement du Plateau de Saclay

Un mot, Monsieur Blanc, vous est cher : « cluster ». Le modèle américain ne s’applique pourtant pas automatiquement à Paris Métropole. Vous nous dites que « le plateau de Saclay a toutes les cartes en main pour devenir une référence mondiale de l’ampleur de Silicon Valley ». Notons quand même que le rapport d’échelle du cluster de Saclay à celui de Silicon Valley est au moins de 1 à 10. Et que les analyses économiques récentes montrent l’obsolescence de ce concept américain et sa non efficacité dans des métropoles telles que Tokyo et Paris, beaucoup plus mixtes et complexes que le sont New York et Londres. L’échelle des territoires de compétitivité est plutôt celle de la vallée de la Seine et de ses affluents.

Cette hyper-concentration de ce cluster, en terme de territoire et de gouvernance, est un aspect qui inquiétait déjà un certain nombre d’observateurs.

Nous avons déjà regretté le processus de construction du projet, avec une équipe réduite, rejetant l’avis des experts, ingénieurs et urbanistes, sans concertation avec les élus. Cet avis semble partagé par d’autres acteurs.

Voici quelques autres extraits:

vous écrivez : « raser même s’il le faut ! ». Mais enfin Monsieur Blanc, nous vous le disons depuis deux ans : on ne rase plus ! On ne joue plus les Haussmann dans les zones pavillonnaires, comme vous le revendiquez pour Clichy Montfermeil ! On ne fait pas aujourd’hui le Grand Paris en virant les gens de chez eux. Ce sont des méthodes d’un autre âge…

Mais si votre Métromatic, au contraire du métro de Bienvenüe qui a la gentillesse de s’arrêter toutes les minutes, se révélait vraiment impopulaire, parce que claustrophobique, psychologiquement insécure, avec des parcours dépassant le quart d’heure entre deux stations. L’échec (« failure ») ne deviendrait-il pas réalité ?

Mais enfin, Monsieur Blanc, l’humilité ne demande-t-elle pas d’écouter avant de décider ? L’humilité n’appelle-t-elle pas la transparence des structures de décision ?

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