Le déménagement de l’Université d’Orsay sur le Plateau de Saclay est un des points les pus controversés du projet. Nombreux sont les universitaires, étudiants, élus ou associations à contester l’intérêt de ce déménagement.
Cela était une de nos observations principales:
« Réévaluer le déménagement de l’Université Paris XI, de la vallée (Orsay, Bures) vers le plateau, avec l’ensemble des parties prenantes et des études sérieuses et adaptées au contexte » (Présentation: Territoire, Projets et Enjeux)
Le site actuel, très verdoyant, desservi par deux station de RER pourrait représenter l’idéal d’un « campus vert, écologique, vivant », que promeut notre ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Un petit reportage dans cet article « Paris XI, la fac verte fait ses valises » permet de nous rendre compte de la qualité de cet environnement.
La décision de déménagement est justifiée, outre le rapprochement (de quelques kilomètres) avec les Grandes Ecoles situées sur le Plateau, par le coût de rénovation des bâtiments actuels (mal entretenus, qui ce rend une réhabilitation lourde nécessaire). Mais il semble que l’évaluation effectuée soit basée sur les coûts de rénovation de la Faculté de Jussieu à Paris, avec désamiantage des locaux que l’on ne retrouve pas à Orsay.
Cette décision a été annoncée par Christian Blanc, sans que les responsables universitaires en aient été informés, comme cela est apparu lors des Assises des Pays de Saclay.
Ainsi la présentation de cette décision comme étant celle des instances de l’Université parait très fallacieuse.
Mais cela n’empêche pas des arguments solides en faveur de ce projet, issus de la communauté scientifique:
On attend de ces opérations les retombées suivantes :
• La rationalisation des enseignements (lisibilité, mutualisation des travaux pratiques, brassage des étudiants, communication à l’international). Un exemple phare est un projet de master nanosciences commun à sept établissements (Université Paris-Sud 11, École Polytechnique, École Centrale de Paris, École Nationale Supérieure
de Cachan, Institut d’Optique Graduate School, Supélec, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines). Plus généralement, on vise notamment des masters M1 et M2 internationaux de physique en anglais.
• Un regroupement des activités réparties en fonction de leurs thématiques sur deux zones. Cela va accroître la mutualisation des infrastructures et entraîner l’émergence d’un pôle technologique de visibilité mondiale (notamment dans le pôle physique des deux infinis), conduire à la création de plusieurs laboratoires ou instituts (Institut des Sciences Moléculaires d’Orsay, laboratoire de physique des plasmas et Institut de la Physique) issus de la fusion d’acteurs présents.
• La présence de plus grosses entités, mais aussi l’émergence d’une vie de campus mieux structurée va inévitablement accélérer la valorisation d’innovations issues de la physique (optique et lasers, instrumentation liées aux accélérateurs et aux détecteurs, nanotechnologies…)
• Avec l’Institut de la lumière extrême, l’apparition d’un pôle laser à visibilité mondiale hébergeant le laser le plus puissant du monde.
Le groupe « Saclay côté étudiants » avait déjà interrogé les candidats aux régionales et Pierre Veltz, délégué ministériel en charge du Plateau de Saclay. La dernière personne interviewée est le nouveau président de l’Université Paris-Sud. Les réponses effectuées se veulent rassurantes, sans nier les problèmes que ce déménagement soulève, notamment pour les étudiants.
Il évoque également la préservation du site actuel, la « Vallée »: « En réalité il y a un profond souci de protéger ce site, tout en permettant l’émergence de nouveaux projets qui valoriseront un patrimoine immobilier à renouveler dans de nombreux cas. »
L’interview complète du président de l’Université Paris Sud est disponible ici:
5 questions à Guy Couarraze, président de l’Université Paris–Sud 11
Une présentation du projet Paris-Saclay dédiée à l’Université Paris Sud a été mise en ligne: