Présentation: Territoire, Projets et Enjeux

Un exposé du projet, reprenant les présentations des organismes officiels, avec quelques points d’analyse et bases de réflexion.

Il ne s’agit pas d’un document reflétant les prises de position officielles du Modem sur le sujet.

Le contexte territorial du projet : Le Plateau de Saclay

L’inscription du projet dans le territoire métropolitain

Positionnement

Situé à moins de 20 km de Paris au sein de la Région capitale, le plateau de Saclay est un site stratégique qui bénéficie d’un potentiel scientifique et technologique important.

Le plateau de Saclay se trouve au centre d’une vaste zone urbaine de plus de 650 000 habitants, articulée sur quatre grands pôles situés dans un rayon de moins de 10 kilomètres et disposant de services de bon niveau : Massy-Palaiseau, Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines.

Le positionnement au sein de cette aire urbaine le place au carrefour de pôles économiques majeurs.

Enseignement supérieur et recherche: une concentration exceptionnelle

Un potentiel scientifique et technologique exceptionnel

Le territoire du Plateau de Saclay (Orsay compris) présente une concentration exceptionnelle en terme d’enseignement supérieur et de recherche :

  • 47 000 étudiants, y compris les doctorants
  • 17 000 employés de la recherche publique, soit 10 % de l’effectif français
  • 20 000 employés de la recherche privée, soit 10 % de la R&D privée française
  • Trois pôles de compétitivité (System@tic, MOV’EO et Medicen) et deux RTRA (Réseaux Thématiques de Recherche Avancée, Digitéo et le Triangle de la physique) font l’objet d’implantations importantes sur le plateau.

Géographie

projet4Le plateau de Saclay possède un vaste espace à vocation agricole et naturelle. Les terres agricoles du plateau sont parmi les plus fertiles d’Europe.

Il surplombe les vallées de la Bièvre, de la Mérantaise et de l’Yvette.

Le territoire est d’une grande richesse naturelle et patrimoniale. Ainsi un réseau de rigoles, hérité du XVIIe siècle et dû à l’ingénieur Thomas Gobert, traverse le plateau.

De grandes forêts domaniales et des coteaux boisés occupent ses pourtours.

Les transports en commun « lourds » sont implantés en contrebas du plateau.

Les vallées sont soumises à des risques d’inondations.

Opération d’Intérêt National Paris-Saclay

L’Opération d’Intérêt National (OIN) Paris-Saclay a pour objectif l’émergence d’un cluster scientifique et technologique de premier rang.

Une OIN est un dispositif juridique qui permet à l’État de garantir sur un territoire particulier et dans la durée, la réalisation d’un projet d’aménagement répondant à des enjeux nationaux.

Un cluster est « un groupe d’entreprises et d’institutions partageant un même domaine de compétences, proches géographiquement, reliées entre elles et complémentaires » (Michel Porter, professeur à Harvard, 1999).Le projet de cluster scientifique et technologique

Objectifs, enjeux et principes affichés

  • Projeter sur le terrain le triangle de la connaissance, enseignement, recherche, innovation
  • Trois enjeux majeurs
    • développer la synergie entre universités, écoles,centres de recherche (publics et privés)
    • augmenter significativement la création d’entreprises et d’emplois
    • créer un cadre de travail et de vie attractif
  • Principes d’aménagement
    • Préserver l’espace naturel et l’activité agricole
    • Créer des pôles attractifs mixant établissements supérieurs, recherche, activités économiques, habitat, services
    • Appliquer les principes d’économie d’espace et de compacité
    • Concilier urbanité et nature

(P.Veltz: La présentation du territoire (pdf))

Plateau de Saclay: Opération Campus

Les secteurs de développement du territoire

  • Projet phare du sud du plateau.
  • Elaboré par la Fondation de Coopération Scientifique, représentant 23 acteurs, dont les deux Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES),
  • Prévoit l’implantation de nombreux établissements d’enseignement et de recherche et d’équipements mutualisés sur la frange sud du plateau
  • Déménagement de l’Université Paris-Sud de la vallée vers le plateau

Le site de référence pour les aspects « plan campus » est: « Campus du plateau de Saclay »

Plateau de Saclay: Loi du « Grand Paris »

Le "Grand Paris" de C.Blanc

La création de l’Établissement Public de Paris-Saclay (EPPS) est l’objet du Titre V de la loi.

Cet établissement est doté d’une structure juridique d’un nouveau type,dont le PDG est nommé par décret.

La compétence de l’EPPS couvre  le développement économique, la valorisation scientifique et l’aménagement de ce territoire
Il peut intervenir via des filiales (contrôle?) sur d’autres territoires.

Son territoire de compétence s’exerce sur 49 communes (650 000 hab)
Sa gouvernance associe des représentants de l’État, des collectivités territoriales et de leurs groupements, de la communauté scientifique et des milieux économiques.

Territoire Etablissement Public Paris-Saclay

Quatre collèges sont institués, dont un pour les élus. Ces derniers sont minoritaires, avec peu de moyens d’action en cas de désaccord avec les décisions du PDG.

L’EPPS pourra déroger aux règles d’urbanisme ou d’organisation des transports. Il pourra acquérir des terrains sur tout le territoire, et créer des filiales.

Loi du Grand Paris est votée en procédure d’urgence .  Cela semble injustifié, surtout pour un projet aussi engageant sur l’avenir.

La question de la préservation de l’activité agricole reste posée. Bien qu’affichée officiellement, des doutes subsistent sur la volonté et les moyens mis en œuvre pour permettre le maintien économique de cette activité (« environ » 2300 hectares, station de métro dans les champs)

Référence: Sénat, Projet  de loi relatif au Grand Paris

Analyse du projet Plateau de Saclay

Une logique contestable est  à la base du projet de Saclay:

  • Une « Silicon Valley » française :
    • Le modèle n’est pas ou plus forcément pertinent
    • Les échelles spatiales sont différentes
    • L’environnement et la culture sont différents
  • Centralisation et concentration
    • « Grand Paris » opposé à la province
    • Concentration des pouvoirs et de le population, au détriment de la qualité de vie
  • Ce projet peut donner à la France une visibilité internationale
    • Spectre du « classement de Shanghaï », pas adapté à la structure française enseignement supérieur et instituts de recherche.
  • Un projet « pharaonique » peut tout résoudre, et l’Etat doit tout y diriger.
    • Aspect « magique » de la solution « clusters + metro automatique »
    • Les financements envisagés sont gigantesques, pour un bénéfice non garanti
    • Concentration des pouvoirs sur la recherche scientifique et sur l’aménagement du territoire dans les mains d’un PDG

Et la démocratie ?

Alors qu’il s’agit d’une opération fondatrice

  • Au niveau économique
  • Au niveau de la stratégie en matière d’enseignement supérieur et de recherche
  • En terme de vision d’aménagement du territoire, au niveau national et régional (concentration, ville-monde)
  • En terme de gouvernance du territoire et de la politique d’innovation
  • Au niveau européen

Le débat est inexistant ou étouffé.

Cet aménagement procède d’une vision technocratique et bureaucratique.  Les méthodes et les moyens employés en sont le reflet. Les projets demeurent opaques.

Citoyens et acteurs ne sont pas informés ou impliqués dans le débat

Il n’y a pas de retour sur les postulats qui sont à la base de l’opération:

  • Cluster:
    • Adéquation aux évolutions des modes d’interactions entre les acteurs de l’innovation (cohérence préconisation effet « cafeteria » quand les entreprises délocalisent leur R&D) ?
    • L’échelle envisagée (hyper-concentration) semble abérrante.
  • Prise en compte du Développement Durable ?
    • Grenelle de l’environnement, maintien de l’agriculture de proximité: projet « verdi » plutôt que construit sur ces nouvelles bases.
    • La concertation est un élément du développement durable (Arrhus)

Principes de réflexion et d’action

  • Favoriser l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation
  • Favoriser la création et le développement d’entreprises innovantes
  • Proposer un avenir durable au Plateau de Saclay
  • Ceci comprend:
  • Le développement d’un projet Campus « raisonnable »
  • Trouver une véritable fonction dans le respect de cet espace exceptionnel
  • Le faire en concertation
  • Le suivi et le contrôle du projet scientifique et technologique en regard des moyens engagés (avec validation par les pairs)
  • Levier d’action : le Conseil Régional
    • Le Conseil régional d’Île-de-France intervient sur le plateau notamment via ses compétences en matière d’éducation, de développement économique, de transport et de planification (SDRIF).

Quelques propositions et axes de réflexion

  • Gouvernance et concertation
    • Assurer une gouvernance partagée, avec droit de regard de l’Assemblée Nationale et contrôle indépendant.
    • Associer les élus territoriaux, les enseignants, les chercheurs, les salariés, les associations locales et les agriculteurs aux décisions et à la gouvernance
    • La réflexion entre les projets urbains et de déplacements doit être menée conjointement.
  • Préservation zone agricole
    • Permettre le développement de l’agriculture périurbaine (2300 hectares contigus pour exploitation agricole)
  • Assurer la gestion hydraulique du plateau
    • Utiliser le système des rigoles comme l’une des structures paysagères identitaires réconciliant nature et artifice.
  • Transports et déplacements
    • Rénovation du réseau de transport en fond de vallée (RER B  et C)
    • Desserte préalable à l’urbanisation de ce territoire
    • Mise en place d’un réseau de circulations douces
  • Stratégie d’aménagement
    • Insérer les aménagements dans leur environnement naturel et urbain, notamment en lien avec la vallée.
  • Université d’Orsay
    • Réévaluer le déménagement de l’Université Paris XI, de la vallée (Orsay, Bures) vers le plateau, avec l’ensemble des parties prenantes et des études sérieuses et  adaptées au contexte

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Le programme Modem et les Amis de la Vallée de la Bièvre

Les Amis de la Vallée de la Bièvre constituent une association locale très importante sur le secteur du Plateau de Saclay.

Dans le dernier numéro de leur revue, Le Castor, ils évaluent le programme des différentes listes candidates aux régionales. Voici ci-dessous retranscrite la partie correspondante au Mouvement Démocrate

MODEM

Têtes de liste :

Île-de-France : Alain Dolium
Essonne : Jean-François Vigier
Yvelines : Pierre Le Guérinel

Le programme du Modem apportait peu de réponses concernant nos préoccupations lorsque nous l’avons consulté sur son site, hormis une volonté clairement énoncée en faveur de l’agriculture durable. Nous avons donc posé nos questions directement à un candidat en position éligible.

Agriculture

Le Modem veut préserver impérativement au moins 2 300 hectares de terre en continu mais n’en précise pas l’emplacement, ce que les AVB regrettent.
Il veut favoriser la proximité des agriculteurs et des consommateurs par un label « produit en Île-de-France » et par des circuits courts de distribution.

Logement

Le choix, pour le Modem, serait de permettre une croissance modérée de l’habitat et de sa densité là où il existe déjà et de rapprocher l’emploi de l’habitat (par quel moyen?).
Le Modem a voté le SDRIF en 2009 qui renforce les objectifs énoncés.
Dans le cas du Plateau de Saclay et de la Vallée de la Bièvre, il sera particulièrement attentif au respect du classement et à la préservation des espaces agricoles.

Les AVB apprécient cette approche.

Transports

Pour le Modem, le projet de métro présenté par Christian Blanc ne dessert pas les zones denses qui ont besoin de transport et ne satisfera pas les besoins banlieue-banlieue. C’est un projet néfaste parce qu’il aggrave les tensions de notre système de transport et ne répond pas aux besoins actuels de la population. C’est un projet coûteux (30 milliards d’euros) qui ne permet pas de moderniser le réseau existant.
Pour relier les vallées et le Plateau, un système de bus, souple par les horaires, propres pour préserver l’environnement est la seule solution qui peut être mise en service rapidement. Le Modem propose un plan d’urgence de 1 000 bus pour les quatre prochaines années, dont la Région financera une part majoritaire.
Le Modem s’oppose à la réalisation de l’A126 sur le Plateau qui détruirait l’agriculture.

Ce constat et ces choix rejoignent les attentes des AVB.

Faculté d’Orsay

Le Modem soutient que faire croire que l’innovation française va faire un bond si la Faculté est déplacée sur le Plateau, proche de Polytechnique, est une contrevérité (aujourd’hui ces deux institutions sont à 3000 mètres l’une de l’autre et coopèrent peu).
Il pense que déplacer la Faculté cache un programme immobilier sur le Plateau, puis un programme immobilier à la place de la faculté délaissée à Orsay.

Il y est donc très opposé, les AVB aussi.

Campus technologique

Le Modem veut un financement suffisant et prolongé dans le temps (de 5 à 10 ans au moins), un environnement fiscal et financier facilitateur, et des espaces pour accueillir les projets naissants afin de soutenir recherche et développement technologique..
Mais il préfère répartir les atouts sur le territoire par grande priorité (santé, environnement, communication) plutôt que tout concentrer sur le Plateau, prendre appui sur les infrastructures existantes en modernisant les bâtiments et les équipements, faire confiance aux chercheurs en ayant avec eux des discussions ouvertes sur leurs problèmes.

Financement

Le projet régional du Modem consiste à favoriser la création d’emploi (doublement du budget économique jusqu’à 6%). Les investissements nouveaux portent sur les transports (un plan d’urgence) et le logement (une Agence régionale pour le logement).
Cette charge sera financée par l’arrêt des gaspillages, et partiellement par emprunt.
Le soutien prioritaire aux PME-PMI sera naturellement créateur d’emploi et fera émerger les entreprises technologiques nouvelles.

Gouvernance

Le Modem propose une élection commune des conseils généraux des départements et des conseillers régionaux, territoriale et proportionnelle.
Pour rendre compte pendant le mandat, il propose qu’un indice de qualité de la vie QUALIVIE soit établi par une institution indépendante et publié annuellement, zone par zone, de façon à permettre aux Franciliennes et Franciliens de mesurer ce que leur Région fait pour eux.

Regret des AVB : recueillir l’avis des Franciliens ne suffit pas pour une évaluation des politiques publiques régionales.

Numéro 67 du Castor à télécharger

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Saclay : « Nous nous porterons candidats aux campus d’excellence »

(Paul Vialle, président de la FCS)

Article extrait de monSaclay.fr (Licence Creative Commons)

« Il n’y a pas de raison [que le campus de Saclay] ne se porte pas candidat » pour être labellisé campus d’excellence, affirme Paul Vialle, président de la fondation de coopération scientifique « Campus Paris-Saclay ». « Saclay représente 10 à 20 % de la recherche française. Il est normal qu’il reçoive une part de l’ensemble des moyens mis par l’État dans ce domaine », estime-t-il dans un entretien accordé à AEF, alors que le grand emprunt prévoit de consacrer par ailleurs un milliard d’euros à ce campus (AEF n°124482), en plus de la dotation en capital du plan campus de 850 millions d’euros (AEF n°113278). Il revient aussi sur le rôle de la fondation à côté du futur établissement public « Paris-Saclay », et sur la structuration des enseignements et de la recherche autour de grands « enjeux ». « Je pense que le modèle d’école ou d’université monodisciplinaire et multicampus est dépassé », dit-il.

AEF : Le campus du plateau de Saclay, qui va recevoir un milliard du grand emprunt, sera-t-il aussi candidat aux campus d’excellence ?

Paul Vialle : A priori oui, il n’y a pas de raison de ne pas se porter candidat ! Après, les arbitres décideront. Saclay représente 10 à 20 % de la recherche française. Il est normal qu’il reçoive une part de l’ensemble des moyens mis par l’État dans ce domaine… A nous de présenter un dossier convaincant !

AEF : Quel est le rôle de la fondation de coopération scientifique « Campus Paris-Saclay » que vous présidez, par rapport à celui du futur établissement public de Paris-Saclay, que prépare Pierre Veltz ?

Paul Vialle : Une fondation et un établissement public, ce n’est pas le même métier. L’établissement public a notamment en charge la responsabilité d’aménageur, c’est lui qui mène le jeu dans ce domaine. La fondation porte les projets intellectuels. Sur le plan immobilier par exemple, mon travail est d’aller jusqu’au programme détaillé d’une opération : à quel endroit on construit, sur combien de mètres carrés, pour qui, à quel coût, avec quel plan de financement. Ensuite, je passe la main à l’établissement ou à un autre opérateur qui sera le maître d’ouvrage délégué. Nous sommes de fait en concurrence avec Lausanne ou Berkeley, et pour jouer dans cette cour, il faut bien sûr offrir un cadre de vie agréable, mais aussi structurer l’enseignement, la recherche et l’innovation avec une vue d’ensemble. Il est là, le défi de la fondation. Pour que Saclay soit reconnu comme l’un des dix premiers pôles scientifiques mondiaux, il faut que tous les établissements collaborent, que les gens se connaissent, qu’ils travaillent ensemble. Le projet ne se réduit pas à une mise à niveau immobilière.

AEF : La fondation est donc un chef d’orchestre ?

Paul Vialle : Oui, si vous voulez, dans son domaine. Son rôle est de concevoir des projets transversaux. Si l’on se contente de déplacer un laboratoire de recherche d’un endroit à un autre, cela ne fait pas progresser grand-chose. En revanche, si l’on en profite pour rapprocher deux laboratoires pour en faire une unité mixte, il peut en résulter un bénéfice scientifique. On peut « transversaliser » les entités de base : les laboratoires, les masters, etc. On peut créer de nouvelles plates-formes scientifiques ou technologiques. Par contre, on ne touche pas aux établissements qui les chapeautent, car alors on rentrerait dans des querelles de structures sans fin. Et en attendant, nos concurrents internationaux continuent à courir ! Je pense qu’il ne faut d’ailleurs surtout pas mettre tout l’argent dans la pierre : il faut garder du capital pour faire fonctionner ces pôles transversaux, que je qualifie d’ « enjeux ».

AEF : Sait-on dans quelles caisses ira l’argent du grand emprunt ?

Paul Vialle : Je ne demande pas qu’il passe obligatoirement par les caisses de la fondation. Ce que je voudrais, c’est que la fondation construise des tableaux de financement pour chaque opération, avec la source des divers financements. Le projet global immobilier a été estimé à un peu plus de 4 milliards d’euros, dont 900 millions pour le logement étudiant. Cela englobe les aspects de vie collective aussi bien que les aspects d’enseignement, de recherche et d’innovation. C’est un projet qui a beaucoup évolué depuis février 2009 : aujourd’hui, il comprend le déménagement entier de l’ENS Cachan sur le plateau, ainsi que l’intégralité du campus d’Orsay (Paris-IX). Tous les budgets ont donc été recalculés. Cela doit représenter un ensemble de 60 à 70 opérations.

AEF : Comment fonctionne la fondation au quotidien?

Paul Vialle : Toutes les semaines, je réunis le bureau, composé de huit personnes : Guy Couarraze, président de l’université Paris-XI, Alain Bravo, directeur de Supélec, Xavier Michel, directeur de l’École polytechnique, Rémi Toussain, directeur d’AgroParisTech, Bertrand Girard et Michèle Saumon pour le CNRS, Yves Caristan pour le CEA, Dominique Vernay, président de System@tic, et moi. Ce petit groupe a un grand pouvoir d’entraînement. Quant à la fondation elle-même, elle doit rester une structure légère, dix personnes au maximum, sinon elle se transformerait en technostructure que les établissements finiraient par rejeter parce qu’ils s’estimeraient privés de leurs responsabilités.

AEF : Alors que le mouvement actuel est à la concentration et au rapprochement d’écoles et d’universités en un même lieu, certains s’interrogent : à l’heure des Tic, quelle est l’utilité de « tous se mettre dans un bocal d’un kilomètre de diamètre », comme le dit Jean-Paul Hautier, directeur général de l’Ensam (AEF n°125230)?

Paul Vialle : Pour moi, l’unité de site fait l’unité de politique. Certes, les réseaux informatiques permettent de travailler avec des gens à l’autre bout du monde, mais il s’agit alors de personnes qui vous ressemblent. Il n’y a que si l’on partage un même lieu que l’on peut entrer en contact avec d’autres disciplines, d’autres idées. C’est là que se crée l’effervescence. Je crois beaucoup à la place stratégique qu’occupe un terrain de tennis ou une cafétéria sur un campus, par exemple. Ce n’est pas anodin. Je pense que le modèle d’école ou d’université monodisciplinaire et multicampus est dépassé. Berkeley, l’université de Tokyo, Oxford ou Cambridge, tous ces centres d’excellence ont une même unité géographique, même s’ils peuvent avoir des antennes ailleurs. Partout dans le monde, les universités sont avant tout des lieux – un ou quelques fois plusieurs campus – en général multidisciplinaires. On a besoin de ce mélange, en formation comme en recherche. Les réseaux d’institutions qui se ressemblent, cela ne couvre pas un spectre très large et ne présente pas beaucoup de complémentarités.

AEF : Vous parlez de pluridisciplinarité, mais il n’y a pas de SHS à Saclay… Et beaucoup d’écoles d’ingénieurs qui se ressemblent …

Paul Vialle : Oui, les humanités constituent un « point de vigilance » sur le campus de Saclay. Mais l’ENS Cachan a un fort potentiel en SHS. Il y a également HEC et chaque école a, sous un intitulé ou un autre, ses humanités. Nous sommes tous attachés à ce que ces domaines ne puissent pas être considérés comme mineurs. Par ailleurs, la fondation rassemble certes beaucoup d’écoles d’ingénieurs, mais aussi deux universités, des centres de recherche et un pôle de compétitivité, soit une large diversité d’institutions, ce qui constitue une de nos forces. La science n’est pas tout : une percée technologique doit aussi être acceptée par la société, sinon elle ne sert à rien.

AEF : Comment comptez-vous structurer le futur campus de Saclay, en termes d’organisation des contenus?

Paul Vialle : En France, le paysage se caractérise par une multiplication d’établissements – les universités, les grandes écoles, les organismes de recherche – et une structuration par discipline selon les sections du CoNRS et du CNU. C’est le résultat de l’histoire du pays, c’est comme ça. Les disciplines sont très fortes et depuis longtemps bien organisées. Or, ce schéma-là est mal adapté aux besoins actuels de la société. Si on parle d’enjeux – les Stic, la santé, le climat et l’énergie, etc. – tout le monde comprend, depuis le parlementaire jusqu’à l’homme de la rue. Cela a plus de sens que les mots « physique quantique » ! Un campus me semble être le bon endroit pour structurer tout ça, en repensant le système par les enjeux, qui se déclinent ensuite en projets de recherche, en programmes de formation et en création de valeur par l’innovation. Cela permet de rebattre les cartes, de faire bouger le système à partir d’un dialogue avec la communauté. Nous nous donnons jusqu’à l’été prochain pour fixer les grands enjeux qui structureront le plateau de Saclay.

Contact : FCS « Paris Saclay », Paul Vialle, président, paul@vialle.eu

Lire aussi dans les dépêches :

AEF du 21 décembre 2009, n° 124875

Grand emprunt : « Nous ne nous attendions pas à une telle annonce pour Saclay » (Guy Couarraze, président de Paris-Sud) http://www.aef.info/public/fr/…..;id=124875

AEF du 16 décembre 2009, n° 124656

L’Ensta ParisTech, première école à avoir bouclé le financement de son déménagement à Saclay

http://www.aef.info/public/fr/…..;id=124656

AEF du 19 octobre 2009, n° 121445

Saclay : « Le niveau d’excellence de Polytechnique l’appelle à jouer un rôle moteur auprès de ses partenaires » (François Fillon)

http://www.aef.info/public/fr/…..;id=121445

AEF du 7 octobre 2009, n° 120845

Projet de loi « Grand Paris » : l’établissement public Paris-Saclay sera chargé du « développement du pôle scientifique et technologique »

http://www.aef.info/public/fr/…..;id=120845

AEF du 15 juin 2009, n° 115578

Saclay : Paul Vialle (FCS) fixera d’ici l’automne un tableau de programmation des opérations immobilières

http://www.aef.info/public/fr/…..;id=115578

AEF du 8 juin 2009, n° 115186

Saclay : Pierre Veltz veut privilégier des constructions denses et éviter la dispersion des bâtiments

http://www.aef.info/public/fr/…..;id=115186

AEF du 28 avril 2009, n° 113192

« Opération campus » à Saclay : Paul Vialle remplace Alain Bravo à la tête de la FCS

http://www.aef.info/public/fr/…..;id=113192

AEF du 29 avril 2009, n° 113278

URGENT. « Opération campus » : 850 millions d’euros pour le projet de Saclay

http://www.aef.info/public/fr/…..;id=113278

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Alain Dolium et le Plateau de Saclay: rendez-vous le 3 mars

Avatar Régionales

ELECTIONS REGIONALES MARS 2010

Venez rencontrer ALAIN DOLIUM

Tête de liste MODEM pour l’Ile de France

Le mercredi 3 mars à 20 heures 30

à JOUY-EN-JOSAS

Salle du Vieux Marché,
Place de la Marne, angle de la rue Jean Jaurès (qui longe la voie ferrée)  et de la rue Vantieghem.
(Il y a un très grand parking devant)

pour débattre des propositions du Mouvement Démocrate et du projet du Grand Paris (OIN du Plateau de Saclay)

avec

Yvelines

Pierre LE GUERINEL, tête de liste MoDem, Conseiller régional sortant
Roselle CROS, Conseillère Régionale sortante
Jean-Pierre ALIX, Conseiller Municipal de Jouy-en-Josas

Essonne

Jean-François VIGIER, tête de liste MoDem, Maire de Bures-sur-Yvette
Nathalie BOULAY-LAURENT, Conseillère régionale sortante
Eric VALAT, Conseiller municipal de Montgeron


Nous vous rappelons que ces meetings sont publics, vous pouvez donc bien sur venir accompagné, nous comptons sur votre présence massive

Téléchargez le tract d’invitation(pdf): L’ OIN Saclay : une erreur majeure ! Venez découvrir nos propositions

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Grand Paris: Conférence-débat alternatives à Versailles

Une centaine de personnes s’étaient déplacées pour assister à une réunion-débat sur le Grand Paris, organisée à Versailles dans le cadre de l’Université inter-âges, ce 15 février.

Les présentateurs étaient :

–         Gérard Lacoste, directeur général adjoint de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile de France (IAURIF)

–         Marc Wiel, urbaniste, spécialiste du lien entre transport et urbanisme

–         Daniel Béard, géographe, enseignant, membre de l’équipe de Christian de Portzamparc

Tous trois apportent une vision différente de celle défendue par Christian Blanc.

Présentation de Gérard Lacoste

Gérard Lacoste a présenté le Schéma Directeur de la Région Ile de France (SDRIF), porté par le Conseil Régional,  avec son principe directeur de compacité urbaine (afin d’éviter  l’étalement, contexte des accords de Kyoto). Le SDRIF est voté en 2008, et est en attente d’un décret de validation par le Conseil d’Etat. Mais cette étape est actuellement bloquée.

L’Etat est en compétition avec la Région pour l’aménagement de la « Région Capitale », avec son Sécrétariat d’Etat spécifique, tenu par Christian Blanc. Le projet du « Grand Paris » de l’Etat est un concurrent à celui de la Région, décrit par le SDRIF.

Le SDRIF envisage la construction de 60 000 logements par an (contre 35 000 aujourd’hui), et la création de 700 000 emplois d’ici 2030.

Le projet de Christian Blanc s’articule essentiellement autour de la création de pôles économiques : « Christian Blanc prévoit de créer 800 000 à 1 million d’emplois en 15 ans autour de 9 clusters ou territoires stratégiques. Ces pôles seraient reliés entre eux par un métro automatique de 130 km pour un coût estimé à 35 milliards d’Euros. Ce métro serait financé par la valorisation du foncier »

Mais Gérard Lacoste démonte ce projet

–         sur la démographie, il y aura 1,25 millions d’habitants en plus d’ici 2030, mais les trois-quars auront plus de 60 ans. Il faudrait faire appel à un afflux supplémentaire de population, alors que l’attractivité de la région parisienne diminue.

–         Sur le tracé du « grand huit » (surnom donné au métro automatique proposé par C.Blanc) : il ne correspond pas aux sites sur lesquels les investisseurs sont actuellement présents. Il y a décalage entre le projet et le terrain économique.

–         Il ne croit pas à la possibilité de développement de neuf pôles économiques en périphérie.

–         Le tracé du métro correspond à des trajets entre entreprises. Or il s’agit d’un motif de déplacement tout à fait marginal pour les transports en commun.

–         En fonction de la densité de l’habitat, les spécialistes déterminent le type de transport en commun (TC) le plus adapté. Dans la zone périphérique couverte par le projet de métro, une solution de type bus serait la plus pertinente

Au niveau du financement, la solution envisagée lui semble complètement utopique. Nulle part au monde un aménagement n’a pu être financé par la valorisation du foncier.

« Ce projet est en décalage aec les perspectives démographiques et économiques à 20 ans. Il encourage l’étalement urbain, le transport n’est pas financé et il compromet les projets prioritaires actuels. C’est un projet de loi Grand Paris sans projet : quelle est la consistance économique des pôles, quelle est la politique en matière de logements, quelle est la cohérence d’ensemble ? Pour le moment, nous n’en savons rien »

Présentation de Daniel Béard

Géographe, Daniel Béard fait remarquer le glissement de vocabulaire, le mot « métropole » remplace le terme « agglomération » pour décision Paris et sa banlieue.

Il propose de considérer trois grilles de lecture pour l’appréhension de la « métropole ».

Première grille de lecture : le « Grand paris »

Le « Grand Paris » correspond à la vision d’Haussmann « Paris en grand ». Il s’agit d’un changement d’échelle dans la manière de voir la ville, en terme de surface et de volume.

Le problème est de maîtriser son étalement. Des réflexions vont dans ce sens

–         Roland Castro avait mis en évidence le problème des inégalités entre Paris et sa banlieue, entre centre et périphérie (Banlieues 89).

–         Le sénateur Dallier propose de mettre les institutions à l’échelle de la dilatation, par annexion des zones périphériques, à la façon du baron Haussmann.

–         Se basant sur le même constat de dilatation, d’autres préconisent le retour à une ville à taille humaine. Cela conduit à recommander le polycentrisme, avec des pôles urbains plus petits, donc plus facilement appréhendables. Ce qui correspondrait à une vingtaine de villes d’environ 500 000 habitants. Un scénario propose de fabriquer des intercommunalités en marguerite autour de Paris. .

Deuxième grille de lecture : problème lié à la mondialisation

La mondialisation amène à une mise en concurrence entre les grandes villes au niveau planétaire.

Ce qui amène des ruptures par rapport à la politique d’aménagement du territoire telle que conçue par Jean-François Gravier, qui préconisait le rééquilibrage entre Paris et la province. Pour les tenants de cette analyse, dans le cadre de la mondialisation, la chance de la France, c’est Paris. Il n’y a plus de politique d’équilibre en matière d’aménagement du territoire.

Avec la vision « mondialisation », vient aussi l’idée de faire de Paris un port, concrétisée par lr projet de prolonger Paris jusqu’au Havre. Paris deviendrait une capitale maritime, comme Anvers.

Le problème considéré est celui de la compétitivité, et cela amène à la mise en place des « clusters ». Il faut remarquer que le titre de Christian Blanc est « secrétaire d’Etat chargé du développement de la région capitale », les termes « développement » et « capitale » étant significatifs. Les « clusters » viennent comme une sur-couche au-dessus de l’Ile de France.

Troisième grille de lecture : Modification du rapport entre dedans et dehors

La mondialisation change la donne, le rapport entre le dedans de la ville et le dehors, accentue le poids des échanges immatériels et des mobilités.

Ce ne sont plus les rapports de proche en proche qui comptent. Les liens sont devenus aussi importants que les lieux. Avec C. de Portzamparc, ce processus est abordé au travers de la métaphore de la « métropole en rhizomes »

Metropole en rhizomes ©Atelier Portzamparc

Métropole en rhizomes ©Atelier Portzamparc

Les inégalités entre territoires se sont transformées en contradictions métropolitaines. La notion de « villages » parisiens a disparu, nous ne savons plus ce qu’est un « espace de vie » en région parisienne. La notion de « local » a disparu. Quand il y développement économique sur un territoire, cela ne profite pas forcément à ses habitants (Roissy se développe, mais cela ne profite pas aux habitants du département). Ainsi, quand il y a développement économique, il n’est pas forcément accompagné de cohésion sociale.

Chaque territoire local est devenu un millefeuille, faisant cohabiter, les actifs, les résidents, et les usagers d’un même espace.

L’accroissement de la richesse ne bénéficie pas forcément aux Franciliens. Il y a 20 ans, l’IDF représentait 25% du PIB national et 25% des revenus. Aujourd’hui, les chiffres sont respectivement de 30% du PIB et de 20% des revenus.

L’intérêt de la France ne correspond pas forcément aux intérêts des Franciliens.

Les intérêts du global et du local deviennent contradictoires.

Comment faire métropole ?

C’est un « projet »,  pas une réalité : comment fabriquer une vie urbaine nouvelle dans la métropole.

La métropole remet à l’ordre du jour les rapports contradictoires entre Hestia (le foyer) et Hermes (le commerce).

Mais il y a un lien à assurer entre le développement économique et la cohésion sociale.

L’industrie des biotechnologies s’est développée dans le sud-est parisien, grâce à la présence de grandes institutions hospitalières à proximité. Celles-ci ont besoin d’infirmières pour fonctionner. Or cette population, avec son niveau de revenu, est soumise à l’attrait des villes de province. Il y a donc compétition entre Paris et province, ce qui peut mettre en péril le développement de la filière. Pour assurer le développement économique, il faut commencer par s’attaquer à la concurrence entre Paris et Nantes et non à celle entre Paris et Londres.

Présentation de Marc Wiel

Spécialiste des problématiques des transports en commun, Marc Wiel insiste sur la nécessité de mettre en lien les politiques de déplacement et d’aménagement.

Il présente des arguments critiques :

· Sur la conception de l’utilité d’un schéma directeur

· Sur le rôle des transports en commun dans la réponse aux enjeux climatico énergétiques

· Sur les priorités de financement

· Affiner la stratégie sur la répartition spatiale des emplois

· Conclusion : quel genre de pouvoir on installe ?

On n’a pas sur mettre au niveau l’un de l’autre la politique du développement et d’aménagement et on a mis en crise les deux.

Quand on facilite les moyens d’accès cela favorise des modifications qui font qu’on ne résout pas les problèmes.

Il développe le rôle de la vitesse dans la ségrégation spatiale, la rapidité des transports en zone urbaine dense accentue la relocalisation des acteurs, les mettant en compétition pour l’accès à l’espace.

En zone urbaine dense, la vitesse ne fait pas gagner de temps à l’ensemble, mais juste à une partie des acteurs. Une politique d’aménagement adaptée doit corriger ces effets négatifs.

Le flux entre les « pôles économiques » est négligeable par rapport aux flux domicile travail.

Il ne faut pas espérer résoudre les problèmes liés à l‘aménagement par les transports. . Les transports rapides amplifient le mauvais fonctionnement du système.

Débat

(voir compte-rendu en lien)

Quelques extraits:

La loi du Grand Paris est une vaste remise en cause des principes du Grenelle II

On est aujourd’hui dans une logique de somme de projets et non plus de planification.

Aujourd’hui le projet est décalé. Le contexte n’a plus rien à voir avec celui de la construction du métro (qui maillait une zone urbanisée).

A propos des clusters:

Les rencontres entre chercheurs ? Aujourd’hui ce n’est pas dans la constitution de clusters qu’on fait de la fertilisation croisée, mais dans la ville. (Silicon Valley, ça a marché mais il y a 30 ans…)

Documents:

A télécharger

Présentation de Gérard Lacoste (versailles-gl.pdf)

Présentation Marc Wiel

Compte-rendu réunion-sur-le-grand-paris-à-versailles (MC)

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On parle du campus Paris-Saclay

Quelques réflexions récentes sur le sujet sont apparues sur le net

Mégalo campus ou cassoulet de Shanghai ?

Sur le blog de Serge. Le point de vue d’un chercheur, qui ne voit pas trop l’utilité du déménagement de la fac d’Orsay, qui s’alarme de la « folie des grandeurs » à l’œuvre depuis la reprise du projet par Christian Blanc.

Un bon bilan pour  / contre, sans parler des aspects politiques de gouvernance:

  • pour : la taille critique et Shanghai.
  • contre : les coûts, l’écologie

Et des remarques et questions très pertinentes:

« Ca sert à quoi un immense campus ? On ne vante en général pas un campus pour sa taille mais pour la qualité de sa recherche et de son enseignement. C’est une bonne idée le mégalo campus ? »

« Mais on pouvait sûrement rester à taille humaine en se basant sur moins de doctrine et plus de pragmatisme. Peut être même en demandant leur avis aux chercheurs. (My God ! Un révolutionnaire qui veut demander l’avis des chercheurs.) »

« On nous dit qu’on fait ça pour l’ « effet cafétéria ». On pourrait croire qu’à l’heure d’Internet, on bossait sur Skype et SVN. Pas du tout ma bonne dame, tout se passe devant un caoua comme au bon vieux temps. Mais elle est où la cafétéria du campus ? A Orsay ? A Saclay ? A Palaiseau ? Ailleurs ? »

A Saclay, le projet de « Silicon Valley » déclenche les passions

Sur La Croix (17 février, auteure : Christine TACONNET)

« Sur ces terres partagées entre chercheurs et agriculteurs, à cheval entre l’Essonne et les Yvelines, l’État veut bâtir l’avenir du Grand Paris, attisant ambitions et oppositions »

Après une description du secteur, cet article nous fait rejoindre le groupe de travail de la fondation scientifique, focalisée sur le projet académique, lié au « Plan Campus ».

Puis l’aspect aménagement est abordé, qui tombe sous la coupe de l’Etat, incarné par Christian Blanc.

« Le secrétaire d’État au développement de la région capitale, Christian Blanc, en a pris les rennes en 2008 pour monter une « Silicon Valley » à la française. Il veut embarquer plus de grands groupes et de PME, multiplier les entreprises innovantes, bâtir. Pour mener cette bataille, il s’appuie sur une « opération d’intérêt national » (OIN), qui donne la main à l’État sur les permis de construire.« 

«  le projet de loi relatif au Grand Paris prévoit la création d’un établissement public de Paris-Saclay, qui pilotera les opérations sur un territoire nettement plus étendu de 49 communes.« 

Les craintes en matière d’urbanisation sont étayées par le manque de concertation:

« Partout, on craint un urbanisme autoritaire. Les militants Verts et les agriculteurs ont sonné le rappel pour la préservation des terres agricoles. Un pari presque gagné, mais l’ajout d’un « environ » 2 300 hectares dans le texte de loi les met vent debout.« 

La question des transports sur le plateau est cruciale:

« Les chercheurs, malmenés depuis quelques années, s’interrogent. Et la question des transports, point noir de ce plateau enclavé, reste en suspens, alors que les établissements sont éloignés les uns des autres et mal desservis.

Sur ce sujet, l’opposition est farouche entre les élus locaux, partisans d’une amélioration rapide du RER B et de la desserte de bus, inquiets de la saturation routière, et la lointaine perspective de métro souterrain de Christian Blanc… »

Et les lieux de vie sont indispensables pour assurer un minimum de succès à ce projet:

« hors des murs de la science, on s’ennuie ferme à Saclay. Un détail ? Pas si sûr. La capacité du « cluster » à attirer les meilleurs étudiants dépendra aussi de l’environnement qu’on leur offrira. »

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Du pour et du contre

L’annonce du déblocage pour le projet du Plateau de Saclay d’un milliard d’Euros (1) sur les 35 milliards du plan de relance suscite différentes réactions.  Ce  reportage de Téléssonne le confirme.

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Vidéo Téléssonne, droits réservés pour toutes utilisations et exploitations commerciales, wizdeo.com

Pour nous aussi, le projet reste encore très flou, malgré nos efforts pour y voir plus clair. Le projet de loi du « Grand Paris » ne nous rassure guère sur la transparence et la concertation dans les aménagements proposés.

Une question fondamentale:  la solution mise en œuvre dans cette opération est-elle vraiment efficace pour favoriser la recherche et l’innovations dans notre pays ? N’est-on pas dans un syndrome de « remède miracle », sous la forme de « l’effet cafetaria ». A la mode dans les entreprises (mais cela ne les empêche pas de délocaliser la Recherche-Développement), son efficacité reste encore à prouver. Car rassembler géographiquement des personnes, en espérant qu’elles se croisent et que ceci fasse jaillir l’étincelle de la création, n’est-ce pas devenu utopique ? Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ne rendent-elles pas cette concentration inutile? Est-ce que l’immersion dans la vie de la cité ne favoriserait pas la création davantage que la constitution d’une « réserve d’indiens » ? Si on limite l’aspect « ghetto de chercheurs » en ouvrant le territoire à d’autres populations, cela signifie encore davantage de béton sur le plateau.

(1): Reste à valider si les sommes indiquées ici  correspondent  à ce que les établissements vont recevoir directement (ou des sommes à investir dans des fonds, dont les établissements  ne toucheraient que les intérêts)

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Versailles Grand Parc: Motion sur le Grand Paris

La communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc regroupe 11 communes, toutes concernées par l’Etablissement Public Paris-Saclay (EPPS).

Lors du conseil communautaire du 10 février, présidé par François de Mazières, les élus ont adopté à l’unanimité sa troisième motion sur le projet de loi relatif au Grand Paris.

Par ce vote, les délégués communautaires tiennent à rappeler certains points sur lesquels ils sont particulièrement vigilants et ce à quelques semaines de la présentation au Sénat du projet de loi sur le Grand Paris.

Gouvernance du nouvel établissement Public d’Aménagement

La communauté d’agglomération demande une représentation majoritaire des élus locaux.

Protection des espaces naturels et agricoles

Les élus communautaires demandent que soient préservés au minimum 2300 ha de surfaces agricoles utiles (et non « environ » 2300 ha comme le stipule le projet actuel) et dans des conditions pérennes d’exploitation. En outre, les décrets de protection devront intervenir dans un délai maximum de 12 mois à compter de la promulgation de la loi et avant toute création de nouvelle zone d’aménagement concerté (ZAC).

Transports en commun

Versailles Grand Parc demande l’abandon de la création d’un Syndicat Mixte spécifique. Ce nouvel organisme s’ajoutant au Syndicat des Transport d’Ile de France (STIF) n’est pas jugé adéquat. Par ailleurs, les élus  demandent que le schéma de transport du Grand Paris repose sur l’articulation du dispositif proposé par le Secrétariat d’Etat chargé du Développement de la région capitale et du plan de mobilisation pour les transports en commun de la région Ile-de-France.

Equipements publics et des infrastructures

Les élus communautaires souhaitent qu’une programmation globale et précise des investissements devant précéder ou accompagner l’aménagement sur le périmètre de l’OIN, soit négociée dans un délai raisonnable entre l’Etablissement public Paris-Saclay, les collectivités locales du territoire et leurs groupements.

Tout en confirmant leur adhésion au projet, les élus précisent que son succès repose sur les principes suivants :

  • une pleine association des collectivités locales du territoire à la définition du projet et à sa mise en œuvre
  • une approche de développement durable volontariste et exemplaire
  • la préservation et la mise en valeur des terres agricoles et des espaces naturels
  • un développement ambitieux et équilibré de tous les pôles du périmètre de l’Opération d’Intérêt National
  • un renforcement des réseaux de transports pour améliorer l’accessibilité et la desserte de ces différents pôles.

Motion sur le projet de loi relatif au Grand Paris_février 2010 – (pdf)

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Saclay : un enjeu pour les régionales ?

L’aménagement du Plateau de Saclay est un des points-clefs du « Grand Paris », projet porté par Nicolas Sarkozy.

Avec la campagne pour les Régionales et la discussion du projet de loi, du beau monde se promène sur le Plateau, en ces rigueurs hivernales: Valérie Pécresse, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jean-Paul Huchon, Cécile Duflot,….)

Suite à une visite de Jean-Paul Huchon, PariRégionales a publié ce résumé de la situation: Saclay : le plateau de tous les enjeux

Hélas, cet article ne reprend pas les récents développements du projet,  avec la loi sur le Grand Paris, dont le titre V est  consacré à l’aménagement du Plateau de Saclay. Mais il reprend l’historique récent du projet, avec l’OIN, le plan campus, les inquiétudes des agriculteurs, les réticences des élus locaux et des associations.

Et impossible de retrouver dans la presse en ligne des commentaires de Jean-Paul Huchon sur le projet d’aménagement du Plateau, et ses impacts sur tout le territoire concerné.

 

Photo de Dalbera. Licence Creative Commons

Le Synchrotron Soleil (Saclay) Photo de Dalbera. Licence Creative Commons

Cécile Duflot a marqué son opposition complète au projet, lors de sa visite effectuée cette semaine: « Cécile Duflot se prononce contre la « Silicon Valley« .

Dans ses commentaires, la tête de liste Europe-Ecologie en Ile de France a complétement occulté le travail de construction des 23 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, qui ont collaboré à établir le projet de campus. Elle a également ignoré le soutien des collectivités territoriales, de différentes couleurs politiques, au principe de développement d’un pôle scientifique et technologique.

François Bayrou s’était rendu sur le Plateau de Saclay au mois de mai dernier. Mathieu Lamarre nous a rapporté cette visite dans un article sur son blog:  François Bayrou sur le Plateau de Saclay

« François Bayrou est conscient de la nécessité de développer les synergies entre les laboratoires de recherches, les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises. Il a toutefois estimé que, dans un premier temps, il était possible de renforcer ces liens à partir de l’existant plutôt que de se lancer soudainement dans un projet à hauteur de 2 milliards d’euros. Il a d’ailleurs déploré les décisions de Nicolas Sarkozy sur ce sujet qui, selon lui, ont été prises sans concertation et sans garanties budgétaires. Le Président du MoDem s’est également montré préoccupé par l’impact qu’aurait un tel aménagement sur l’environnement et le cadre de vie des habitants. Rappelons que le Plateau de Saclay possède les terres agricoles dont la terre est la plus riche d’Europe. »

 

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« Environ »: inquiétudes

Grogne chez les agriculteurs.

Le petit mot « environ »,  imposé au tout dernier moment lors de la discussion du projet de loi « Grand paris » à l’Assemblée Nationale, fait des remous.

Les 2300 hectares consacrés à l’activité agricole sur le Plateau de Saclay ne seraient plus garantis.

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