Le Grand Paris au Sénat: Intervention du Sénateur Denis Badré

Le projet du Grand Paris est en examen au Sénat, selon une procédure parlementaire « d’urgence », imposée par Christian Blanc. Les textes  relatifs à l’aménagement du Plateau de Saclay sont inclus dans ce projet de loi.

Le sénateur Denis Badré fait partie de la commission sénatoriale chargée de son examen. Voici le texte de son intervention, disponible sur son site.

M. le Président,

M. le Ministre,

Mes chers collègues,

Notre débat est organisé en urgence.

Oui, il y a urgence. Urgence, il y avait hier, il y a aujourd’hui, il y aura demain. La compétition mondiale, en effet, ne nous attend pas.

Les retards pris doivent être rattrapés, les problèmes du jour doivent être traités et il faut anticiper sur ceux de demain.

Il ne faut pas pour autant confondre vitesse avec précipitation. Et puisqu’il y a retard sur ce débat, il fallait d’urgence l’ouvrir,… et le traiter complètement. Heureusement, bâcler n’est pas le genre de notre rapporteur, Jean-Pierre Fourcade. Et ce ne fut évidemment pas le choix de notre Commission spéciale. Sous l’autorité éclairée du Président Emorine, celle-ci s’est mise au travail. Elle l’a fait dans le calendrier contraint imposé. Mais avec toute l’ardeur possible. Le sujet en valait la peine. Les défis à relever ne pouvaient nous laisser attentistes… Le travail accompli en deux mois, la passion qu’y a mis notre Commission attestent de notre volonté unanime d’aller vite et loin. Notre Assemblée aura apporté une contribution majeure au texte. Nous commençons à être vraiment dans le sujet, à en mesurer la complexité et à en maîtriser nombre d’aspects. Et c’est là que, du fait de l’urgence, l’élan va être cassé. Une CMP et ce sera terminé. C’est bien dommage ! Vus les retards accumulés, on n’était plus à un quart d’heure près… Une navette aurait, c’est plus que sûr, enrichi le texte .

Monsieur le Ministre, le Gouvernement a fait ici un choix que je regrette. Il va vous falloir trouver une manière de poursuivre en conservant l’élan.

La récente campagne électorale a donné le fâcheux sentiment que le débat pouvait se résumer à un règlement de compte politicien entre l’Etat UMP et la Région P.S., promoteurs respectifs de deux « stratégies » différentes. Il appartient à l’un et à l’autre aujourd’hui de montrer qu’il ne s’agissait pas de postures de circonstance et qu’ils sont déterminés à sortir d’un face à face paralysant, pour retrouver le chemin d’un partenariat actif. Peut-être auront-ils besoin du Centre pour cela…

C’est d’ailleurs beaucoup plus largement encore que notre débat doit être fédérateur. Il ne faut pas seulement amener l’Etat et la Région à se parler. Nous aurons fait œuvre utile si Franciliens et provinciaux comprennent qu’il s’agit d’un débat national, et même européen, qu’il s’agit d’enjeux d’aménagement de notre territoire qui ne peuvent laisser indifférents ni les uns ni les autres. D’ailleurs ne sommes-nous pas tous élus « nationaux » ? Derrière nos collègues normands, directement intéressés et le Président Emorine dont l’engagement personnel est porteur de sens, il me parait souhaitable que nous nous mobilisions tous sur ce sujet déterminant pour l’avenir du pays. Vider la province au profit de Paris serait aussi absurde que refuser au Grand Paris les moyens nécessaires pour s’imposer sur la scène mondiale, au bénéfice de ses habitants comme de l’ensemble de nos compatriotes. J’indique au passage que c’est précisément dans cet esprit que l’Altoséquanais que je suis est membre de notre groupe montagne comme de celui que vient de lancer notre collègue Pierre Bernard-Reymond sur les zones enclavées. Nous sommes tous peu ou prou à la fois « enclavés » et « franciliens » !

Dans le même esprit, il nous faut poser et traiter, sans les caricaturer et pour les dépasser, les problèmes qui peuvent opposer l’Est et l’Ouest de la Région, Paris intra muros, la petite et la grande couronnes, voire même, entre elles, telle ou telle de nos intercommunalités ou de nos communes. Nous avons ici une exceptionnelle opportunité de fédérer, de « travailler ensemble », bon exercice pour des Français dont ce n’est pas le penchant naturel.

Pour progresser durablement, il faut également, me semble-t-il, éviter plusieurs écueils :

-Eviter toute recentralisation, tentation constante de la France jacobine. Il ne faut pas biaiser avec le principe de subsidiarité !

-Eviter de compliquer encore une organisation déjà lourde et peu lisible.

-Eviter, enfin, d’aller vers une spécialisation des territoires qui concentrerait par exemple les entreprises à la Défense, la science à Saclay et les logements ailleurs. Pour que chaque territoire soit vivant, il faut pratiquer à toutes les échelles une mixité bien tempérée. Je note ici qu’un très bon instrument de cette mixité est l’intercommunalité. Une Communauté d’agglomération peut construire son projet en visant le meilleur équilibre logement- emploi-transport. Autant les très grands équipements structurants, tels qu’0péra, Grand Stade ou, bien sûr, aéroports, doivent se concevoir à l’échelle du Grand Paris, autant l’équilibre du Grand Paris ne peut être recherché qu’à travers celui de chacune de ses parties. Les intercommunalités en seront donc des acteurs majeurs. Cela va sans dire. Mais mieux en le disant…

Pour éviter ces écueils (recentralisation, complexification, spécialisation), il faudra bien parler de « gouvernance », et pas trop tard ! C’est dès la conception du projet qu’il faut dire comment il sera mis en œuvre et comment il sera financé. Jean-Pierre Fourcade y a fort justement insisté.

Monsieur le Ministre, au-delà du texte de ce jour, « le projet » du Grand Paris a pu être présenté, très caricaturalement, comme étendant la compétence du préfet de police à la petite couronne, offrant un « Grand Huit » pour répondre à l’attente de transports, et structurant le mouvement engagé sur le Plateau de Saclay pour donner à l’ensemble une caution scientifique.

A la réflexion, l’existence de cette caricature peut amener une réflexion. Le sujet étant vaste et complexe, il fallait entrer dans le débat. Vous l’avez fait ! Il faut aussi maintenant identifier celui-ci en proposant très vite quelques images concrètes. Pourquoi ne pas chercher quels « emblèmes » effaceront la caricature ?

Reprenant les trois points de celle-ci, j’en propose donc également trois :

-Premier « emblème »: Un Parisien peut traverser le périphérique, même -et peut-être surtout- s’il est préfet de police. Les truands le font bien. Sachons décloisonner et unir.

-deuxième emblème : priorité aux transports. Entrer dans le triptyque « logement-emploi-transport », clé d’un aménagement durable du territoire, par le côté « transport » est une bonne manière non seulement d’entrer mais de « plonger » dans le débat.Encore faut-il, pour être alors crédible, avoir une réelle volonté de ne pas en rester là et relier assez rapidement le côté « transport » aux deux autres, « emploi » et « logement ». Notre Commission s’y est employée.

Encore faut-il également poser complètement le problème vraiment crucial des transports. Et dire ce qui sera fait, quand et avec quel financement. L’usager du réseau actuel n’a pas besoin d’être sensibilisé au sujet. Il l’est et, malheureusement, très négativement, notamment s’il fréquente le RER B, les lignes 13 ou 14 du métro ou la gare Saint-Lazare…. Il subit tous les jours le fait que les renforcements rendus nécessaires par une forte et régulière augmentation du trafic ne suivent pas. Le transfert amorcé du transport individuel vers le collectif est une bonne chose, à condition que les moyens suivent. Si de très importants renforcements sont de première et d’absolue nécessité, il faut aussi combler les lacunes flagrantes : prolongation d’EOLE à l’ouest, désenclavement de Roissy ou de Saclay, Gares TGV à Orly et à la Défense, pour ne citer que quelques exemples. Si l’on veut, enfin, éviter qu’on se retrouve demain face aux mêmes difficultés, amplifiées, il est indispensable d’anticiper sur les besoins du futur. C’est par là que vous avez choisi de commencer. Notre grosse préoccupation concerne – vous le savez Monsieur le Ministre – la coordination dans le temps et le financement de l’effort à réaliser à ces trois horizons : renforcements, couverture des lacunes, préparation de l’avenir. Il est clair, en tout cas, que nous contenter de répondre à notre usager exaspéré d’aujourd’hui qu’il pourra disposer dans quinze ans d’un Grand Huit , fut-il rapide et automatique, relèverait de la provocation….

-Et j’en viens à mon troisième emblème. Mettre le projet sous le signe de la recherche et de l’enseignement supérieur s’imposait dès lors qu’on parle de compétitivité. Alors allons au bout de la démarche. Faisons un véritable emblème de cette priorité à la recherche,… en branchant d’emblée le plateau sur le très haut débit.

Monsieur le Ministre, nous sommes passionnés par notre débat, car nous sommes sur un vrai sujet, sur un immense sujet. Nous ferons œuvre utile dès cette première étape si nous avons des idées claires sur la question générale du devenir du Grand Paris, de sa place et de son rôle dans le monde comme dans le pays. Je ne peux donc que souhaiter la plus grande ouverture pour notre débat, sûrs que nous saurons travailler ensemble et avec vous, monsieur le Ministre, ici en séance, comme nous avons choisi de le faire en commission.

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Sortie pédestre sur le Plateau de Saclay

Pour ceux qui veulent découvrir de près les territoires visés par l’opération du Plateau de Saclay, cette randonnée pédestre est une occasion unique.

Elle est organisée le dimanche  11 avril par l’association « Terre et Cité », en association avec l’ASES (Association de Sauvegarde de l’Environnement de Saclay) et les AVB (Amis de la Vallée de la Bièvre).  Cette sortie pédestre vous permettra de découvrir ou redécouvrir la partie Est du Plateau, fortement menacée par des projets d’urbanisation.

Le départ est prévu à l’Abbaye de Limon (Vauhallan) à 9h. Vous pourrez choisir parmi 2 itinéraires (de 6 ou 8 km) selon vos envies et centres d’intérêts.

L’ Association Terre et Cité, organisatrice de cette randonnée regroupe des agriculteurs, des entrepreneurs, des élus et des citoyens.
Elle a pour ambition de proposer des projets qui favorisent les relations entre ces différents acteurs afin de retrouver d’autres manières de gérer l’espace pour y vivre mieux, ensemble.

Pour faciliter l’organisation de la sortie, il est préférable de s’inscrire à l’avance, même si vous pouvez le faire au départ.
Renseignements et inscriptions : contact@terreetcite.org (ou 01 69 30 70 20)
Participation 2 € par personne à donner au départ (gratuit pour les enfants de moins de 16 ans).

Les détails sont disponibles ici: Sortie du 11 avril

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« L’OIN, c’est flou »

Suite à la visite d’Alain Dolium à Jouy en Josas (cf Un avenir durable pour le plateau de Saclay ) , voici l’article de « Toutes Les Nouvelles » retraçant le débat consacré  à l’OIN.

Alain Dolium et l'OIN (Article TLN)

Alain Dolium et l'OIN (Article TLN)

(cliquer sur l’image pour agrandir)

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Plateau de Saclay et Régionales: cinq questions à…

Saclay Côté Etudiants a posé cinq questions aux candidats aux régionales, sur leur vision du Plateau de Saclay.

Ce travail est très intéressant, car il représente trois visions de l’aménagement du Plateau de Saclay, correspondant bien aux sensibilités politiques des candidats.

Voici les analyses des réponses des candidats encore en lice pour le second tour, à récupérer sur le site au format pdf (liens avec les titres ci-dessous).

L’ordre de présentation choisi est l’ordre alphabétique (candidats et partis). Une synthèse des réponses fournies est donnée après cette analyse « orientée ».

Cécile Duflot, candidate d’Europe Ecologie

Cécile Duflot estime que le principe même du projet n’est pas bon.

Elle dénonce le déménagement « à marche forcée » des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Elle promeut une démarche plus progressive, avec davantage de réflexion en amont et d’intégration dans une vision globale du territoire.

Elle n’évoque que peu les activités de recherche, ni de développement d’entreprises.

Elle s’attaque à l’aspect « verdissage » du projet.

Elle défend la sanctuarisation des espaces agricoles, en évoquant une migration vers de l’agriculture bio ou de circuits courts d’approvisionnement (ex: AMAP).

Côté transports, elle propose la rénovation de l’existant, et le développement de l’Arc Express (première couronne). Elle s’appuie sur le SDRIF.

Le plateau de Saclay est intégré dans l’espace francilien. Le développement économique par la recherche et l’innovation ne rencontre pas d’écho chez elle.

Jean – Paul Huchon, candidat du Parti Socialiste

Jean-Paul Huchon défend le Schéma Directeur de l’Ile de France (SDRIF), qui prend en compte l’aménagement du plateau de Saclay.  Il s’intéresse au développement de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, mais veut l’intégrer dans un ensemble francilien de la recherche, existant déjà. Il a une vision de « gestionnaire opérationnel », avec pour lui  une très bonne connaissance pratique du dossier et un travail approfondi avec la CAPS (n’aurait-elle pas collaboré à cette réponse, les autres collectivités ne sont curieusement pas mentionnées ?). Il défend les 2300 hectares d’espaces naturels et agricoles.

Il s’attache beaucoup au problème de gouvernance et s’attaque au projet du Grand Paris, notamment sur ici l’aménagement du Plateau de Saclay et le « métro automatique », qui va obérer les rénovations de l’existant et les développements prévus à court-moyen terme dans le cadre du SDRIF.

Pour lui, le projet scientifique ne doit pas être « hors-sol », mais intégré dans l’espace francilien. Il ne croit pas à « l’innovation par la concentration ». La manière précipitée et autoritaire avec laquelle ce projet est mené l’inquiète pour son avenir. Il se joint à la demande de moratoire pour le déménagement de l’Université d’Orsay. Il privilégie la concertation.

Il défend les projets développés en commun par la Région et les collectivités territoriales. Il se montre attaché aux liaisons plateau-vallées, ce qui correspond à l’intégration du plateau dans l’ensemble francilien.

Valérie Pecresse, candidate d’Union pour un Mouvement Populaire et du Nouveau Centre

Valérie Pécresse est la ministre de tutelle, en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle est la promotrice du Plan Campus et est co-responsable avec Christian Blanc, du projet d’aménagement du Plateau de Saclay. Ses réponses correspondent souvent davantage à ce statut qu’à celui d’une candidate à la Présidence de l’ensemble de la Région Ile de France.

Elle vend son projet, affirme qu’elle veut le « meilleur environnement » pour les étudiants, enseignants et chercheurs. La recherche et l’innovation sont assignées comme moteurs du développement économique (la crise est évoquée). Les milliards, le rôle volontariste de l’Etat, l »ambition mondiale sont ses slogans.

Le problème des transports n’est pas évoqué, ni celui du logement.

Les rapprochements d’établissements, la « synergie » sensée opérer, les grands moyens mutualisés sont décrits. Elle met la pression sur une « obligation de résultat » pour le Fondation de Coopération Scientifique. En creux, elle reconnait que le projet scientifique n’est pas suffisamment développé. Elle mentionne la nécessité des sciences humaines et sociales (qui sont absentes des projets scientifiques actuels), et veut faire remplir cette fonction à HEC (on peut s’interroger sur ce choix).

Sa vision donne l’impression d’un île fermée, d’une « réserve d’indiens », que pourrait parfois venir visiter les habitants du secteur (concession aux demandes des associations ?). Elle travaille au développement d’un « campus vert », avec un « paysagiste de renom ». Mais il n’y a aucune volonté d’intégration de celui-ci dans le territoire environnant, ni dans l’espace francilien.

Synthèse des réponses aux 5 questions

1) Quelle vision portez-vous sur le projet de cluster scientifique de Saclay ? Quelles opportunités et risques y voyez-vous pour la région ?

Cécile Duflot Jean-Paul Huchon Valérie Pécresse
Dénonce le projet, vu comme une « aggrégation à marche forcée » d’établissement d’enseignement supérieur et de recherche

Récuse le terme de « cluster » pour le projet.

Le bassin d’emploi sera surdimensionné par rapport aux infrastructures de logement et de transports du secteur.

Dénonce le « projet pharaonique » de métro automatique. Défend le projet Arc Express en petite couronne

« Le pôle Orsay/Saclay, et plus largement l’ensemble du cône sud de l’innovation, sont des sitessratégiques inscrits au projet de schéma directeur de la région Ile de France (SDRIF). »

Mais le projet doit prendre en compte l’ensemble académique francilien.

« la Silicon Valley, c’est toute l’Ile de France »

S’exprime comme ministre, porteuse du projet.

Trois ambitions :

-offrir aux étudiants les meilleures conditions d’études ;

– environnement de recherche universtaire aligné sur les grands campus internationaux ;

– recherche : moteur de

l’innovation et de la croissance.

2) Pour vous, quelles sont les priorités à mettre en oeuvre dans les 6  prochaines années pour le développement du plateau de Saclay et des territoires alentours ?

Cécile Duflot Jean-Paul Huchon Valérie Pécresse
Pas d’urbanisation massive. Sanctuarisation de 2300 hectares agricoles. Respect du SDRIF. Soutien à l’agriculture bio ou circuits courts.

Amélioration desserte frange du plateau, rénovation RER B, développement pistes cyclables

Les transports en commun sont prioritaires.

Le projet pharaonique du métro automatique crée des risques pour le financeemnt de projets comme la rénovation des RER B et C et la réalisation prioritaire du TCSP St Quentin-Saclay-Massy-Orly.

Le plan de transports proposé par la région correspond aux attentes des élus locaux.

Une politique du logement doit y être associée, des logements sociaux doivent être proposés. Le projet scientifique ne doit pas être « hors sol ».

Parle en tant que ministre de l’Enseignement Supéreur et de la Recherche

Se félicite du rapprochement d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche, et la la mise en œuvre de moyens mutualisés.

« Saclay une véritable cité scientifique,

vivante et moderne. »

« Les acteurs doivent maintenant faire avancer leur projet scientifique et pédagogique commun. »

Les sciences humaines et sociales seront représentées par HEC (et l’ENS Cachan).

L’objectif énoncé est « création d’une marque unique, avec une signature scientifique

commune et visible de Shanghai »

3) La centralisation des établissements scolaires et de recherche sur le plateau a pour objectif de créer des synergies dans la formation supérieure, la recherche et l’entreprenariat français. Ne risque-t-on pas d’assister uniquement à une délocalisation de ces activités hors de Paris sans obtenir de réel plus ? Concrètement, comment comptez-vous impliquer la région pour atteindre cet objectif ?

Cécile Duflot Jean-Paul Huchon Valérie Pécresse
La question des synergies n’est pas abordée. L’opération consiste surtout en déménagement non concerté d’établissement, en profitant de la valorisation foncière des surfaces libérées. La disparition d’établissements sur le sud parisien n’a pas donné lieu à réflexion. Il n’y a pas eu réflexion commune sur cet aménagement.

Si ce projet se faisait malgré tout, la région pourrait soutenir des infrastructures communes (bibliothèques,…)

« la concentration ne crée pas en soi de l’innovation ». Propose des infrastructures communes, également orientées vers les entrepreneurs.

Estime risquée la politique de concentration des établissements, même sur le plan universitaire et scientifique (déstabilisation de réseaux existants).

Soutien la demande de moratoire au déménagement de l’Université d’Orsay.

Malgré le régime précipité des déménagements contraints de fait, la Région veillera à une concertation et à des choix transparents

S’exprime comme ministre.

« Les moyens accordés par l’Etat sont considérables. Ils créent aussi des devoirs : cet effort financier

exceptionnel doit s’appuyer sur une collaboration exemplaire de l’ensemble des 23 acteurs du

campus ». « nous

avons demandé à la fondation de coopération scientifique d’approfondir son projet scientifique et

pédagogique pour qu’il soit à la hauteur de l’investissement de l’Etat. ».

Présidente de Région, «

conditionnerai ce soutien à l’existence d’un projet scientifique et pédagogique global et au

développement d’une vraie vie de campus. »

4) Du point de vue environnemental et de l’aménagement, ce projet comporte de nombreuses contradictions. L’innovation environnementale fait pleinement partie du projet (renforcement du lien écoles-recherche-entreprises sur les thèmes du développement durable, constructions HQE, …) mais le projet va entièrement remodeler l’environnement local, les paysages et l’utilisation des terres. Comment peut-on gérer ces contradictions à l’échelle de la région ?

Cécile Duflot Jean-Paul Huchon Valérie Pécresse
Prétendre à que ce projet est écologique est une « escroquerie intellectuelle ». Bâtir sur des terres agricoles plutôt que de densifier et rénover est un non-sens environnemental. Les eco-activités ne doivent pas cacher l’axe de  développement des nano-technologies, très contestées.

La « constitution d’un super-pôle non-intégré » renforcera la disparité entre les territoires franciliens. Le SDRIF est l’outil adapté pour penser l’aménagement de manière globale.

« l’urbanisme autoritaire et brutal n’est aujourd’hui plus de mise » « Chercher à passer en force, en faisant fi des réalités locales, c’est mettre en péril à terme la mise en oeuvre effective des projets. »

L’ensemble des collectivités locales « défend un projet

d’aménagement préservant effectivement 2300 ha d’espaces naturels et agricoles, développant un principe d’urbanisation et de

densification raisonnée du plateau, lié aux les projets de transport en commun »

« Privilégier, avant

toute chose, le développement des espaces urbains existants est la clef de voûte du projet de SDRIF. »

« inventer ce campus d’un genre nouveau : un

campus ouvert et paysager, un campus ancré au coeur d’une nature préservée »

« l’implantation des établissements sur le

plateau devra limiter l’étalement urbain et ainsi préserver au maximum les espaces naturels et

agricoles. »

« notre modèle, c’est Oxford, Cambridge ou Heidelberg »

5) Selon vous quel rôle auraient à jouer les nouveaux arrivants étudiants, personnels et chercheurs dans la vie locale ? Comment pourrait-t-on éviter le cloisonnement entre habitants d’un côté et nouveaux arrivants de l’autre ?

Cécile Duflot Jean-Paul Huchon Valérie Pécresse
Partage de l’habitat et des équipements.

Transports irriguant autour du plateau.

La vie associative dans les vallées. Les associations d’étudiants sont inviter à les rejoindre, par exemple pour proposer des activités autour de la science et de la culture. « le projet de vie de campus devra comporter des parcs et des lieux de vie

agréables, des restaurants et des salles de spectacles, des espaces conviviaux ».

« les étudiants doivent participer au débat sur le projet de vie de campus «

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Alain Dolium sur les transports du Plateau de Saclay

Sur le site de l’ATPS  (Association pour l’Amélioration des Transports du Plateau de Saclay):

Régionales 2010 : les partis s’expriment sur les transports du Plateau

Sollicités par ATPS, les partis politiques donnent leur position sur le développement des transports du plateau de Saclay.

Réponses d’Alain Dolium

Question: Les transports avant l’urbanisation?

Vous engagez-vous, si vous êtes élus, à ce que la question des transports soit traitée en préalable absolu à toute participation de la région à des projets d’urbanisation du plateau ?

Alain Dolium:

La Région n’est pas chargée des projets d’urbanisation du plateau de Saclay, cette responsabilité incombant à l’Etat à travers l’OIN et aux communes partiellement.
Cependant sa responsabilité peut être engagée lorsqu’elle soutient les projets des communes, des institutions scientifiques, etc.
La question que vous soulevez est importante; si l’on construit les nouvelles banlieues sans prévoir les systèmes de transport, on s’interdit un aménagement harmonieux car il ne reste plus les espaces nécessaires.
Inversement, si l’on construit les systèmes de transport et les gares dans les champs, ils risquent peu d’être utilisés, et donc peu rentables. Il me semble qu’une gestion adaptée et souple des transports dans les bassins qui en ont besoin, comme celui du Plateau de Saclay doit s’appuyer sur les bus, les grands réseaux ferroviaires étant longs à mettre en place.
C’est pourquoi je soutiendrai un plan de 1.000 nouveaux bus -propres – soit 10% du potentiel actuel, à mettre en place dans les deux prochaines années, dans la région, spécialement destinés à  satisfaire les liaisons banlieue-banlieue.

Question: Vos objectifs de développement du plateau.

Comment votre projet pour la région s’articule-t-il avec les projets existants des autres acteurs (Etat, OIN, FCS, département, Communauté d’agglomération) concernant le plateau de Saclay?
Parmi ces projets, quels objectifs reprenez vous à votre compte, en particulier en termes de nouveaux emplois, de nouveaux habitants, de nouveaux quartiers?

Alain Dolium:

Ma priorité première est l’emploi. 500.000 chômeurs aujourd’hui. Un grand nombre de fins de droit en 2010. Voilà une situation très préoccupante. Il faut donc accélérer sans attendre la création d’emplois.

Pour cela, je propose:
– l’embauche sans crainte, qui est une garantie de remboursement partiel des charges pendant deux ans après la création en cas de difficulté économique avérée
– le rapprochement entre universités, chercheurs et PME en création et la créationd’entreprises innovantes.
– Le soutien à 1000 projets proposés par des jeunes, à hauteur de 10.000 euros, s’ils créent de nouveaux emplois.

Le plateau de Saclay,et ses environs, est une excellente zone pour favoriser ces mesures, en raison de la présence d’une partie significative de la recherche francilienne, publique et privée.
Il y va de l’emploi futur.

Mais je ne suis pas partisan du gigantisme qui nous est proposé pour imiter Londres ou New York. Une bonne répartition sur tous les territoires de la région des emplois est aussi un facteur d’aménagement équilibré. Aussi les objectifs de l’OIN Saclay ne me semblent-ils pas raisonnables.
Pourquoi sacrifier une zone agricole périurbaine de cette qualité? Je suis certain que l’on peut à la fois la préserver et développer l’innovation. Il faut simplement imaginer une formule `a la française, proche de ceux qui vont faire l’innovation, chercheurs, créateurs, élus locaux, industriels et discutée avec eux.

Question: Gouvernance.

Avez vous fait un bilan des problèmes de gouvernance entre ces différents acteurs, et avez-vous des propositions concrètes pour améliorer cette gouvernance, en particulier sur les questions des transports ?

Alain Dolium: Certains ont un rôle de demandeurs pour l’aménagement, et d’autres un rôle d’organisateur. Il faut donc construire une anticipation de besoins par enquête, comparaison; puis demander aux organisateurs (publics, privés, STIF) de proposer des solutions techniques et économiques; enfin, vient l’étape de rapprochement des acteurs, qui relève du débat public, et qui doit donc rassembler élus territoriaux, usagers et offreurs de service. Aucune de ces étapes ne peut être évitée, y compris celle d’enquête publique.

La loi l’organise, apprenons à prendre ainsi des responsabilités collectives et à les prendre dans un esprit de respect des autres partenaires.

Question: Les transports aujourd’hui.

Reprenez-vous à votre compte le constat sur l’état actuel des transports élaboré par l’ATPS (RER B saturé, RER C et réseau de bus inadapté, circulations douces difficiles, … documents disponibles sur notre site web http://atpsaclay.fr), ou avez-vous des corrections à  y apporter ?

Alain Dolium: Je partage les conclusions de votre étude et, notamment, son aspect documenté provenant d’usagers.
Je souhaite que l’on applique les priorités suivantes pour le transport en Ile-de-France: Ponctualité Confort Sécurité. Cela signifie qu’il faut d’abord faire fonctionner le réseau existant, et faire les investissements qui le moderniseront, puis financer l’accroissement du parc de bus. Le tout peut être financé par un emprunt net annuel de 50 millions d’euros acceptable pour les finances de la Région (l’endettement de la Région est lui encore soutenable à 2,7 milliards d’euros).

Question: Les transports à court terme.

Pensez-vous que les moyens d’accès actuels au plateau (RER B et C, réseau de bus, …) peuvent, une fois remis à niveau pour pallier les dysfonctionnements évoqués ci-dessus, absorber les flux associés aux projets en cours d’achèvement à très court terme (arrivée de milliers d’emplois à l’horizon 2012, urbanisation massive de Massy, etc…) ?

Alain Dolium:

L’opération OIN du Plateau de Saclay comporte plusieurs risques mal maîtrisés, de destruction d’un patrimoine agricole, d’urbanisation, d’installation des infrastructures adaptées et des services publics, et de financement enfin en raison de l’état des finances publiques générales.
Je ne partage pas l’idée de concentration sous-jacente au projet. Ma vision consiste à rapprocher l’emploi de l’habitat au lieu de le concentrer dans quelques zones difficiles à desservir. Deuxièmement à densifier légèrement l’habitat dans toute l’Ile de France, sans  nécessairement détruire des espaces naturels.
Et je crois que c’est tout à fait possible dans l’espace que vous évoquez.

Question: Les transports à moyen terme.

A moyen terme, pensez-vous que l’amélioration des moyens actuels (par exemple, la ligne en site propre 91-06) sera suffisante pour absorber les flux prévus, ou pensez-vous au contraire que la création d’un transport lourd supplémentaire, du type ”grand huit”, est incontournable ?

Alain Dolium

Le grand huit est un investissement à horizon de 30 ans, dont les premières gares seraient construites en plein champ. Il a en fait pour vocation de relier les aéroports et la Défense, et non de faire fonctionner rationnellement les infrastructures existantes. Il est hors de portée financière.
J’ai déjà  indiqué les solutions que je préconise dans les réponses précédentes: rénover l’existant (Plan Ponctualité, Confort, Sécurité), accélérer les liaisons banlieue-banlieue, désaturer les lignes congestionnées et renforcer les interconnexions. Avec tout cela, nous sommes déjà au moyen terme. Et que d’efforts en perspective avant de concevoir des projets à 30 ans !.

Question: Primauté  aux transports en commun sur l’automobile individuelle.

Vous engagez-vous à ce que les investissements de la région pour les structures routières soient prioritairement orientées vers les transports en commun et les incitations au report modal (site propres, parc relais, voies vertes, pistes cyclables, trottoirs praticables, …).

Alain Dolium

Le report modal est une solution rationnelle pour diminuer les mouvements journaliers, il faut donc le privilégier, notamment dans l’investissement en augmentant la part qui lui est consacrée. Mais tous les besoins de transport ne seront pas satisfaits par une telle organisation. Il sera donc nécessaire aussi d’aider la route à  mieux fonctionner.

Question: Vos projets concrets. .

1. Votre projet pour la région comporte-t-il explicitement des projets concrets pour les transports desservant le plateau de Saclay ? Quel seraient les montants investis, et selon quel phasage ?

Alain Dolium:

Nous ne soutiendrons pas le projet de grand huit, ni le déménagement de l’Université d’Orsay. En revanche, les projets visant à renforcer la fiabilité des transports en commun, à désaturer les lignes existantes et à créer des nouvelles lignes banlieue-banlieue sont des initiatives concrètes qui bénéficieront au plateau de Saclay à très court terme, dont les montants sont finançables.

2. Développement des circulations douces. Votre projet comprend-t-il des actions spécifiques en faveur du développement des circulations douces et de leur articulation avec les autres modes de transport (gares multimodales, vélos ou véhicules innovants en libre service,…) ?

Alain Dolium:

Oui, tout à fait, c’est une voie d’avenir à la fois pour des raisons écologiques, de santé  et d’efficacité. Nous accueillerons avec attention les projets de circulation douce et leur articulation avec les autres modes de transport. Le climat d’Ile de France y est propice, presque à toutes les saisons.

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Débat: Un cluster sur le Plateau de Saclay : aubaine ou désastre annoncé ?

Lu sur  VoixLibre, la lettre citoyenne de Draveil

Un cluster sur le Plateau de Saclay : aubaine ou désastre annoncé ?

Qu’en pensent des économistes ? Que peuvent espérer ou craindre les scientifiques ?

Venez en débattre le jeudi 18 mars 2010
Centre universitaire d’ORSAY,
De 12h15 à 14 H

Amphi F1, Bâtiment 452

Avec (par ordre alphabétique) :

  • Roger Fourme, biophysicien, professeur émérite Université Paris-Sud, Synchrotron-Soleil

  • Thomas Lamarche, économiste, Université Paris Diderot Paris 7 et membre de l’association Citoyens actifs et solidaires, Orsay

  • Nadine Levratto, économiste, chargée de recherche au CNRS à EconomiX, Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense.

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Assises des Transports et pétition

Premières Assises des transports du Plateau de Saclay à l’Ecole Polytechnique le 18 mars 2010

Information trouvée sur le site de l‘Association pour l’Amélioration des Transports du Plateau de saclay (ATPS) et de Saclay Côté Étudiants

RER à Saint Remy (Wikimedia CC)

RER à Saint Remy (Wikimedia CC)

ATPS et Saclay Côté Étudiants organisent conjointement ce 18 mars 2010 à l’Ecole Polytechnique, avec le soutien de l’Ecole Polytechnique, de l’AUT et de l’UASPS, les premières Assises des transports du Plateau de Saclay.

Au-delà des déclarations d’intention, nous nous proposons d’y mettre à plat les questions critiques touchant le territoire en matière de déplacements.

La journée sera composée de tables rondes, de conférences publiques et d’un cocktail, précédés de visites de sites.

En terrain neutre vis-à-vis des conflits politiques, y échangeront notamment des représentants techniques des différentes institutions du plateau, des collectivités, des entreprises et de la société civile.

Tables rondes : inscription obligatoire à evenement@atpsaclay.fr (limité à 100 personnes)
Conférences : accès libre
Affiche des Assises à télécharger
Page sur le site de Saclay Côté Etudiants

Date et lieu :

Le jeudi 18 mars 2010 à l’École Polytechnique

Y aller

Où s’inscrire :

  • Pour les conférences : entrée libre

Le sondage :

Un sondage a été mis en place pour tenter de mieux cerner vos attentes en matière de transports.

Les organisateurs :

Saclay Côté Étudiants Association pour l’amélioration des transports du plateau de Saclay

lien vers ATPS

Les partenaires :

Association des Usagers des Transports Union des Associations de Sauvegarde du Plateau de Saclay

Le programme :

A télécharger ici

Sur le site de l’ATPS:

Pétition pour le développement des transports du plateau de Saclay

Les transports du plateau de Saclay

10 propositions
Qui fait quoi ?

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Grand Paris : L’humain ne vit pas de béton

Grand Paris : L’humain ne vit pas de béton, par Alain Dolium

Alain Dolium à Boulogne Billancourt (rénovation de HLMs)

Alain Dolium, tête de liste MoDem en Ile-de-France

Le projet “Grand Paris” est avant tout un outil au service d’une ambition politique : la mainmise de l’état sur la région capitale.
Ce projet a provoqué une levée de boucliers inédite : élus de tous partis, l’homme de la rue, comme l’urbanisme d’expérience, représentants des usagers, comme du patronat.

Le “Grand Paris” se veut dans la lignée des Grands projets. Il a été décrété sur carte, depuis l’état-major du palais de l’Elysée, comme autrefois les généraux décidaient des guerres du haut d’une colline.

Mais à ce jeu, n’est pas Napoléon qui veut. Les franciliens en ont assez d’être pris pour des pions sur une carte de 12.000 km2. De RER A, en ligne 13, de périphériques bouchés, en aéroports mal desservis, le soldat francilien n’en peut plus.

L’indécence de projets pharaoniques comme le “Grand Paris” est le symptôme d’une décadence de notre mode de gouvernance, plus que d’une vision fondatrice. Au dictionnaire de l’inspiration, cherchez à N comme Néron, plus qu’au A d’Alexandre.

Nous sommes le parti Girondin !

Il est assez de franciliens sincèrement dévoués au développement harmonieux de notre région, pour les réunir et établir un plan ambitieux et réaliste. Élus locaux de tous bords, urbanistes inspirés, entreprises, citoyens… héritiers d’Haussmann, comme bâtisseurs d’un nouveau mode de vie.

De tous, nous sommes le parti Girondin ! Nous croyons fermement que la sincérité et le réalisme issu du terrain doivent trouver dans la région une institution qui les aide à se réaliser. La région et ses habitants doivent pouvoir décider de l’aménagement de leur espace.

La recherche de consensus n’est pas une faiblesse. Il faut avoir l’humilité de le reconnaître pour réaliser de grandes oeuvres. La gravité des problèmes et l’urgence d’y répondre nous imposent la modestie comme état d’esprit et l’ouverture comme méthode.

Quelle ambition pour ce “Grand Huit” ?

D’ambition, ce “Grand Huit” n’en manque pas, si l’on en juge par son coût ou le nombre de tonnes de béton nécessaires. Mais, il en manque cruellement pour imaginer la ville de demain, redéfinir la vie en commun, stimuler le développement humain autant qu’économique. Il est typique de l’urbanisme dévoyé par des politiques sourds aux attentes du peuple.
La région portera ce grand huit, comme d’autres une montre dorée à l’orée de leur vie. Symbole d’une gloire passée, révélateur d’un manque de compréhension du présent, d’inspiration pour l’avenir.

Notre Ambition : l’humain

Nous méritons mieux ! Nous devons avoir pour ambition de devenir la première région. La force de notre région : l’humain. Ceux qui y vivent, y travaillent, en rêvent à travers le monde. Nous devons donc recréer les conditions de son développement à son échelle : humaine.

Quels que soient les moyens de transports, le temps passé est pris sur le temps de vie ou sur le temps de travail, avec pour victime collatérale la planète.
De plus, la ségrégation qui définit notre espace régional est aberrante. Qui a jamais rêvé d’une ville gigantesque, avec tous les bureaux dans un coin, des ghettos dortoirs dans un autre et une ville musée hors de prix dans un troisième ? Faute d’avoir un jour rêvé, notre ville est devenue un cauchemar pour nombre de franciliens.

Une meilleure intégration de ces facettes est donc notre objectif. Non par idéologie, pas seulement pour correspondre à un modèle de société plus fraternel, mais bien parce que c’est un choix logique et pragmatique. Un choix au service de la région, du bon développement de ses habitants, de ses entreprises, du savoir et de l’innovation.

Nous voulons rompre avec le modèle actuel d’une ville dominatrice entourée de pôles de monoactivités et de dortoirs. Notre objectif : des “bassins de vie” ou chaque habitant trouvera à moins de 30 minutes les services essentiels à sa vie quotidienne : habitat, logement, loisirs, service publics.

Trois axes

Au service de cet aménagement du territoire : l’Office Régional de l’Habitat, des transports de proximité et une politique d’organisation des infrastructures locales.

L’Office Régional de l’Habitat est l’outil indispensable pour s’affranchir des logiques microlocales et faire accepter un aménagement optimal. Il ne s’agit nullement d’imposer, mais de proposer un schéma cohérent dans son ensemble. Cet office utilisera les leviers existants, pour intégrer habitations et locaux professionnels, répartir de manière optimale les logements sociaux et organiser la desserte en services vitaux. Ces aménagements se feront à l’échelle de plusieurs communes, pour construire des bassins de vie cohérents.

Les transports ont besoin d’un plan d’urgence pour résoudre le cauchemar que vivent quotidiennement les franciliens. Mais il s’agit surtout de bonnes pratiques de gestion. Pour soutenir le développement de bassins de vie, le tissu de transports locaux sera densifié. Le multimodal encouragé : une station de RER n’est pas une fin en soi ; ce n’est qu’une étape entre deux transports.

L’aménagement des infrastructures publiques et des services associés doit prendre en compte le service rendu aux franciliens. Les lycées financés par la région sont inutilisés en dehors des périodes de cours : nous voulons qu’ils soient ouverts le soir, pour des écoles de la deuxième chance, et le week-end pour des activités culturelles.
Les heures d’ouverture des stades publics réservés aux scolaires doivent être étendues pour le bien être de tous. Construire les stades des prochains JO à sans doute son intérêt pour la mégalopole, mais des micro bases de loisirs réparties auraient un impact plus important sur la vie sportive. N’avons-nous pas justement manqué ces JO par manque de … vitalité ?
Financer les productions culturelles au coeur de Paris est nécessaire, mais à condition qu’une partie des représentations soient assurées sur tout le territoire.

Quelle région voulez vous pour vos enfants ?

Voici quelques exemples qui démontrent notre méthode, notre vision du “bassin de vie”, vision ambitieuse mais solidement ancrée dans le quotidien. L’aménagement optimal du territoire régional demande avant tout d’avoir le sens des priorités et de l’écoute. Les franciliens ont envi de se concentrer sur l’essentiel : leurs proches et leur travail. Tout le temps et les ressources libérés par une région mieux organisée seront utilisés pour créer, inventer, innover. La richesse de notre région, c’est l’humain : l’une ne se développera pas sans l’autre.
Méfions-nous des “génies bâtisseurs” : l’humain ne vit pas de béton. L’ambition de rendre les franciliens heureux est la seule qui vaille. Elle est en soi un défi largement suffisant.

Nous avons établi un plan d’actions au service des franciliens, ambitieux et réaliste. Ce plan demande bien entendu à être enrichi de l’expérience de tous les hommes et les femmes de bonnes volonté. Vous pouvez témoigner votre soutien à notre projet, autant qu’à notre méthode, le 14 mars.

Quelle région voulez vous pour vos enfants ?
Votre avis compte ! Le 14 mars, votez !

Alain Dolium,
tête de liste du Mouvement Démocrate pour l’élection régionale en Ile-de-France des 14 et 21 mars 2010

Ecrit le 10 mars 2010 | dans Sélection par Paul .
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Alain Dolium sur Télessonne

Régionales 2010 : Alain Dolium sur Télessonne (MoDem)

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Un avenir durable pour le plateau de Saclay

Communiqué de presse. Campagne Yvelines

Réunion du 3 mars à Jouy-en-Josas, sur l’OIN Plateau de Saclay

L’OIN est née du projet de Christian Blanc de faire de ce plateau une « Silicon Valley » à la française pour créer les conditions du développement économique en regroupant les grandes écoles et universités du plateau, les étudiants et les chercheurs avec les entreprises.

Devant la difficulté à comprendre les buts véritables de cette opération, s’est tenue le 3 mars à Jouy-en-Josas une réunion publique pour la population concernée, soit 49 communes de l’Essonne et des Yvelines. Les élus, les conseillers territoriaux ont tenu à exprimer leurs doutes, leurs craintes, et leurs attentes envers cette opération, car tous tiennent à préserver ce cadre de vie auquel ils sont attachés, aujourd’hui menacé par une urbanisation mal pensée.

Réunion publique à Jouy en Josas

Réunion publique à Jouy en Josas

Nous sommes évidemment favorables au développement scientifique et technique de cette zone, car ce sont les emplois de demain et d’après-demain qui s’y préparent, et nous en aurons bien besoin. Mais des doutes sérieux sont apparus :

  • la proximité physique ne crée pas les conditions de l’innovation et du développement économique. Elle en est la conséquence. Pourquoi bourrer le Plateau alors qu’il faut assembler les compétences d’abord depuis la recherche jusqu’au marché ?
  • Le Plateau de Saclay est un ensemble de terres agricoles extrêmement fertiles, menacées par l’inéluctable urbanisation que va engendrer le projet. Pourquoi repousser cette agriculture fertile et proche de la capitale ?
  • Quels sont les projets scientifiques développés ? Il n’y a aucune clarté à ce sujet. Il semble qu’on mette la charrue immobilière avant les bœufs.
  • Pourquoi faut-il soudain déménager l’Université d’Orsay au lieu de la rénover ? Pour faire ensuite une opération immobilière juteuse à Orsay ?
  • Pourquoi les élus territoriaux sont-ils écartés des décisions qui les concernent au premier chef ?

Ne nous y trompons pas, bien que le gouvernement avance masqué, c’est bien d’urbanisation dont il est question. A l’origine, il était question de 150 000 logements, chiffre descendu précipitamment à 35 000 à présent et le projet s’appelait même OUIN (le U pour urbanisation). Quant au projet de transport « Grand Huit » proposé par Christian Blanc, il prévoit une gare dans le secteur, au milieu de « nulle part », dont le financement serait assuré par la valorisation foncière ultérieure. Ceci est révélateur du projet, tandis qu’un flou constant est entretenu sur ses véritables enjeux.

Au MoDem nous voulons un avenir durable au plateau de Saclay. Nous disons oui au développement d’un pôle scientifique raisonné (projet campus), demandons de favoriser les liaisons de transport, d’améliorer considérablement l’existant, nous exigeons la préservation d’un minimum de 2300 hectares de terres cultivables pour maintenir une agriculture de proximité.

Il faut mettre en place les outils et leviers d’actions de cette concertation que nous appelons de nos voeux. La région avec le Sdrif est sans aucun doute la bonne échelle pour piloter et organiser cette opération.

Quelques photos de la réunion de Jouy-en-Josas

Roselle Cros à Jouy en Josas

Pierre Le Guérinel

Jean-François Vigier, Roselle Cros, Alain Dolium et Jean-Pierre Alix

D’autres sont visibles ici et ici

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