Communication et… le problème des transports revient

Le projet Paris-Saclay fait l’objet d’une campagne de communication. C’est le « Grand Oeuvre » de Nicolas Sarkozy, sa marque dans le territoire. Qu’importe que le modèle ne soit pas bon, qu’importe son coût. Seules les idées de Christian Blanc ont été mises en œuvre, sans discussion ouverte, sans concertation sur le principe et la réalisation.

Maintenant, on en parle dans les médias nationaux.

Sur Le Monde par exemple

Le projet de campus universitaire d’ici à 2020 : plus de 3 milliards d’euros, 12 000 chercheurs et 30 000 étudiants

Après la loi sur l’autonomie des universités adoptée en 2007, le président de la République souhaite transformer les quelque 9 km2 du plateau de Saclay en un véritable campus universitaire et technologique de niveau mondial. Avec l’objectif, en 2020, de réunir plus de 12 000 chercheurs et 30 000 étudiants, et de concentrer jusqu’à 20 % de la production scientifique nationale.

Tout devrait s’accélérer d’ici à la fin de l’année, puisque l’établissement public de Paris-Saclay, qui doit gérer l’aménagement de cet immense îlot scientifique a été officiellement créé par la loi sur le Grand Paris, adoptée le 3 juin. Un décret doit finaliser prochainement la création de cet établissement. L’idée est de structurer le plateau en six pôles géographiques assez denses autour des principales écoles et équipements de recherche, tout en conservant entre ces pôles les espaces agricoles. Les pôles seront à terme reliés par une ligne de bus en site propre, en attendant l’arrivée du métro automatique, prévue au mieux pour 2025.

Mais les logements et les transports restent problématiques.

Le « Grand Huit » de Christian coûte cher. Certains experts parlent de « gabégie », et le terme est faible, surtout dans notre contexte économique. L »Elysée s’entête. Le projet de la Région est ignoré. La solution du tramway n’est pas à l’ordre du jour. Les galères des étudiants, enseignants, chercheurs, salariés vont s’aggraver, et pas de solution viable à court terme.

Le métro à Saclay, maillon faible du Grand Paris

C’est le maillon faible du territoire phare du Grand Paris. Pour désenclaver le plateau de Saclay (10 % de la recherche publique et privée française), le métro en rocade de 155 km promu par Christian Blanc, ancien secrétaire d’Etat à la région-capitale, et promis par Nicolas Sarkozy, devrait relier Versailles (Yvelines) à Orly en passant par Massy (Essonne).

Le dossier du projet, adopté le 21 juillet par la Société du Grand Paris (SGP), chargée de réaliser le futur métro, indique pourtant que le trafic serait le plus faible de toute la rocade. Selon ce document, que Le Monde s’est procuré, entre 6 000 voyageurs, selon les projections de la RATP, et 8 000, selon la Dreif, emprunteraient à l’heure de pointe du matin le tronçon entre Versailles et Orly.

Le cadrage, qui a servi de base au calcul de la fréquentation mentionné dans le dossier avalisé par la SGP, prévoit 130 000 emplois nouveaux, soit un quasi-doublement entre 2005 et 2030 sur le plateau de Saclay. Cet afflux de population, qui découlerait du développement du campus grâce aux capitaux publics et privés promis, n’a été toutefois validé ni par la Dreif ni par l’Insee.

Surdimensionné, le projet risque aussi d’avoir un coût disproportionné par rapport à son utilité. Le choix du tramway, que certains experts préconisent, entraînerait une économie d’1,8 milliard d’euros par rapport au métro.

« On a du mal à croire que le métro à Saclay soit une priorité pour l’Etat. Or, si des décisions ne sont pas prises rapidement, les déplacements sur le plateau vont devenir de plus en plus kafkaïens », prévient Loïc Bertrand, président de l’Association pour l’amélioration des transports du plateau de Saclay.

L’Elysée a confirmé le mot d’ordre : « Pas de phasage de la double boucle ». Saclay n’est, à ce jour, pas moins prioritaire que le reste du grand métro.

Cet idée de transférer entreprises, universités, centres de recherche et grandes écoles sur ce Plateau sans transports, avec cet entêtement, me fait penser à un film.

Fitzcarraldo

Fitzcarraldo

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Le Grand Paris et Michel Mercier

Michel Mercier, Ministre de l’Aménagement du territoire,  a récupéré dans son giron  les dossiers du « Secrétariat d’Etat au Développement de la Région Capitale », dont Christian Blanc vient de démissionner.

Comme d’autres, j’avais plutôt bien accueilli la nomination de Michel Mercier. J’espérais que la vision « gouvernementale » sur le Grand Paris et sur la centralisation allait évoluer. Hélas, cette information disponible sur le site www.localtis.info, nous montre que Michel Mercier a adopté le modèle de la « ville-monde », avec une vision très jacobine de l’aménagement du territoire, comme Christian Blanc. Dommage.

Et en plus, nous avons droit au numéro de langue de bois, pour justifier le passage par décret de la limite d’âge à 70 ans pour le président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. C’est juste pour laisser le fauteuil à André Santini, l’autre enfumeur.

La référence aux travaux de Michel Godet est curieuse de la part de quelqu’un qui reprend le flambeau de Christian Blanc et de ses concepts:

l’atmosphère de l’écosystème joue à plein : confiance, sécurité, richesse de la vie sociale et associative, qualité des services publics, absence d’inégalités trop criantes… « Les territoires gagnants du futur sont ceux qui seront capables de développer harmonieusement à la fois des pôles de compétitivité et des pôles de qualité de vie »

En clair, l’initiative doit venir du bas. Dès lors, le rôle des acteurs locaux est davantage d’accompagner, de favoriser la créativité grâce au droit à l’expérimentation désormais inscrit dans la Constitution mais dont « l’application est rendue quasiment impossible ». Au lieu de cela, « les politiques s’intéressent plus à l’arbre qui tombe qu’à la forêt qui pousse ». « Il faut plutôt arroser les plantes qui poussent naturellement et ne pas s’évertuer à planter un arbre exotique qui ne prendra pas racine ».

Pour ceux qui ont suivi le projet du Plateau de Saclay, ces beaux principes ne sont pas ceux qui ont été suivis. « L’arbre californien » peut-il prendre racine dans le territoire francilien?

Michel Mercier : le Grand Paris est un « grand dossier d’aménagement du territoire »

publié le 07 juillet 2010

« C’est un grand dossier d’aménagement du territoire, c’est méconnaître profondément la réalité française que de vouloir opposer les territoires les uns contre les autres. » Pour Michel Mercier, il n’y a rien d’anormal à ce que le ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire prenne en charge le dossier du Grand Paris à la suite de la démission de Christian Blanc.

Et pour s’en convaincre, « les rapports Godet et Saint-Etienne montrent comment l’économie de cette grande ville-monde irrigue l’ensemble des territoires », a-t-il déclaré à la presse, mercredi, manifestement agacé pour les critiques qui ont accompagné la reprise en main de son nouveau maroquin alors qu’il préside le conseil général du Rhône.

Le ministre a également annoncé avoir présenté le matin même en Conseil des ministres un décret relatif à la Société du Grand Paris (SGP), un peu plus d’un mois après la promulgation de la loi de son prédécesseur. La SGP sera « chargée de conduire dès le 1er octobre 2010 le débat public relatif à la double boucle de métro automatique proposée par le gouvernement ». « Ce décret, qui définit ses statuts, fait suite à deux décrets des 18 juin 2010 et 2 juillet 2010 qui ont organisé la préfiguration de cet établissement public », précise le communiqué du Conseil des ministres, le décret du 2 juillet ayant en effet nommé Marc Véron, ancien directeur de cabinet de Christian Blanc au poste de « préfigurateur ».

« L’ensemble de ces textes permettra de convoquer avant la fin du mois de juillet un conseil de surveillance chargé, notamment, d’approuver les orientations générales du dossier de débat public », ajoute le communiqué.

Le décret précise également la composition du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris. Celui-ci réunira le président du conseil régional de la région d’Ile-de-France, le maire de Paris, les sept présidents des conseils généraux des autres départements d’Ile-de-France, un maire ou un président d’établissement public de coopération intercommunale d’Ile-de-France ainsi que onze représentants de l’Etat. Le préfet de la région Ile-de-France exerce les fonctions de commissaire du gouvernement auprès de cet établissement.

La présidence du conseil de surveillance de la SGP devrait revenir à André Santini, député-maire UMP d’Issy-les-Moulineaux, âgé de 69 ans. Pour ce faire, l’âge limite pour occuper ce poste devrait être fixé à 70 ans par décret. « Le droit français sur l’ensemble des établissements publics prévoit soit une limite fixée par la loi, soit par décret… Pourquoi 70 ans ? Parce qu’il faut travailler plus et je rappelle que c’est une fonction non rémunérée », a ironisé Michel Mercier.

Le « projet du gouvernement » concernant les transports ne va-t-il pas être imposé face à celui de la Région Ile-de-France, qui avait été élaboré en concertation avec les élus territoriaux et la « société civile » francilienne ?

Mais, pour le projet du  Plateau de Saclay,  Michel Mercier s’est déjà penché sur les « grappes d’entreprises  » et les pôles de compétitivité dans le cadre de ses activités ministérielles. On peut lui reconnaître une certaine légitimité à intervenir dans ce domaine.

Michel Mercier mise sur les « grappes » pour doper le développement des territoires

Autres références:

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Le Grand Paris enfumé

C’est mal parti pour le Grand Paris. La nomination d’André Santini à sa tête ne laisse rien présager de bon.

C’est sans doute une humiliation pour Christian Blanc de voir ce personnage reprendre son « grand projet ». La nomination de ce grand ami des promoteurs va sans doute permettre de relancer le secteur du BTP dans la région (mais pas de faire baisser les prix de l’immobilier, ni d’améliorer la qualité de vie des habitants moyens, faut pas rêver).

André Santini- Wikipedia

André Santini- Wikipedia

Et la limite d’âge?

Lors du vote de la loi sur le Grand paris, les sénateurs avaient obtenu que la limite d’âge pour le poste de président de la « Société du Grand Paris » demeure à 65 ans.

On se souvient que cette règle a été le prétexte pour l’éviction de Patrick Devidjian du poste de président de l’EPAD (Etablissement Public d’Aménagement de la Défense), pour laisser la chaise à un jeune  dépourvu de diplôme et d’expérience, car il faut bien leur laisser leur chance à ces jeunes. Et puis, il le valait bien (merci madame Liliane).

Pour la présidence de l »Etablissement Public de Paris-Saclay, la dérogation sur la limite d’âge avait été acceptée, il était question de pouvoir confier cette charge à un scientifique reconnu et expérimenté.

Mais pour la Société du Grand Paris,  le gouvernement a choisi de ne pas suivre le vote du parlement, et de nommer ce cher fumeur de cigares, qui a souvent la grosse tête, comme un autre amateur de Havane ayant sévi sur ce projet et l’ayant quitté suite à rupture conventionnelle ( « démission »).

Transparence ?

La fumée risque de recouvrir davantage la région, quand nous souffrons déjà de pollution. Mais André Santini connaît ses classiques: casser le thermomètre (ou Airparif sur Issy-les-Moulineaux en cas mauvais chiffres de pollution). Et dans sa ville, on possède un certain savoir-faire: L’ancien incinérateur d’Issy-les-Moulineaux part en fumée (mais la nouvelle usine enterrée semble plutôt une réussite).

Les écuries d’Augias du 9-2 risquent de s’étendre sur l’Ile de France.

L’homme de la situation ?

Maire d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) depuis trente ans, député (Nouveau Centre), Santini s’est surtout distingué côté talents urbains par un bétonnage en règle de sa ville, couverte de bureaux. Un exemple parfait des excès de la décentralisation, ce qui ne fait pas de ce maire un coordinateur né. Et Santini a été absent du débat sur la métropole. (Libération)

Pourtant, il s’agit d’un homme d’expérience, notre député-maire, également:

conseiller régional, vice-président de la Communauté d?agglomération Grand Paris Seine ouest, président du Syndicat des eaux d?Ile-de-France et président du comité de bassin de l’Agence de l?eau Seine-Normandie.

Par honnêteté, il vient de démissionner de son poste de conseiller régional.

Il assure avoir de bons contacts avec les élus, mais il semble qu’il ne suffise pas de les faire rire, car semble-t-il, il n’a pas que des supporters, même à droite: Santini isolé sur l’Ile-de-France.

Ce choix est un défi au suffrage, puisque André Santini n’a eu la majorité ni dans sa ville ni dans les Hauts-de-Seine aux dernières élections régionales. » A droite aussi, certains évoquent une « erreur stratégique ». « On va encore dire que le clan Sarkozy veut tout rafler. Ce n’est pas bon, surtout en ce moment, il aurait fallu quelqu’un de plus neutre », soupire un élu UMP des Hauts-de-Seine sous couvert d’anonymat. Un autre insiste : « L’image des Hauts-de-Seine est liée aux affaires et à l’argent. La nomination à la tête du Grand Paris d’un élu renvoyé en correctionnelle pour détournements de fonds présumés dans le cadre de l’affaire Hamon n’est pas de nature à améliorer cette image. » (Le Parisien)

Jeu de billard ?

Mais si André Santini, député- maire d’Issy-les-Moulineaux, est nommé à ce poste, pourra-t-il le cumuler avec  toutes ses autres fonctions ? Ne devrait-il pas rendre un de ses tabliers, pour permettre à un jeune étudiant de répondre à sa vocation héréditaire? Ou à un des plus mordants des « chiens de garde » de se trouver une niche élective : Issy-les-Moulineaux: Jean Sarkozy et Frédéric Lefebvre en mode vautour?

L’élection d’André Santini à la tête de la Société du Grand Paris vivement critiquée

publié le 22 juillet 2010- www.localtis.info

« J’ai accepté cette mission parce que je pense pouvoir rendre service et que j’ai de bonnes relations avec tous les élus. » Si André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux, est satisfait de son élection à la présidence du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP), intervenue le 21 juillet à l’issue de la première réunion du conseil et en l’absence des élus de gauche, qui ont boycotté le vote, d’autres grincent des dents. « Une fois de plus, la promesse d’une concertation avec les élus locaux d’Ile-de-France s’envole. L’Etat et le gouvernement souhaitent par dessus tout garder la mainmise sur ce dossier, quitte à persister en faveur d’un projet bâclé et inadapté », a par exemple dénoncé, comme d’autres, Cécile Duflot, présidente des Verts-Europe Ecologie au conseil régional d’Ile-de-France. Autres critiques invoquées : l’incompatibilité entre les postes de député et de président du conseil de surveillance de la SGP, ainsi que la dérogation dont André Santini, qui aura 70 ans en octobre, a bénéficié eu égard à son âge. Le député-maire n’aurait en principe pas pu remplir cette fonction au sein de la SGP, puisque selon la loi de 1984 sur la fonction publique et le secteur public, l’âge limite est fixé à 65 ans. Mais le décret sur le Grand Paris stipule qu’exceptionnellement, le président devra être âgé de moins de 70 ans. D’autres se sont également indignés de la procédure. « Ce n’est pas une élection, c’est une désignation », a ainsi commenté Didier Arnal, président du conseil général du Val-d’Oise.

Reste que les missions du nouveau président ne sont pas simples. Depuis le lancement du projet, les critiques des élus locaux se sont multipliées, rendant très houleux les débats parlementaires sur le projet de loi relatif au Grand Paris. Au centre des discussions : le projet de double boucle de métro automatique (130 km) permettant de relier une dizaine de pôles de compétitivité et clusters (Plaine-Commune, Roissy, Orly, Saclay, La Défense, Champs-sur-Marne, Evry, Seine-Oise et Montfermeil-Clichy-sous-Bois) auquel les élus de gauche – Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, en tête – ont opposé un projet de rocade ferroviaire Arc Express (60 km) davantage centré sur l’agglomération. Le débat public doit démarrer le 1er octobre 2010 pour se terminer le 1er février 2011.

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Le Grand Paris sans Blanc

Christian Blanc a démissionné.  Peu de ceux qui ont suivi le dossier du Grand Paris ou celui de l’aménagement du Plateau de Saclay regretteront son départ.

En suivant ce projet, j’ai eu l’occasion d’entendre plusieurs témoignages de la difficulté de travailler avec lui, même avec un a-priori très positif. Les avis semblent unanimes, qui évoquent une gestion autocratique du dossier du « Grand Paris ». François Fillon lui-même avait subi les foudres de Christian Blanc pour avoir osé modifié un texte.

Michel Mercier le remplace. Nous pouvons aujourd’hui espérer une meilleure concertation autour de ce dossier, s’il a les mains libres.

Voici quelques extraits d’articles sur le départ de Christian Blanc (sans cigares)

Christian Blanc abandonne le Grand Paris

Le secrétaire d’Etat chargé du Développement de la région capitale paye-t-il, comme l’écrivent les Échos, les conséquences des cigares achetés avec les deniers publics, son manque de souplesse, notamment avec les élus ? Ou plutôt, renouant avec la série de démissions « de caractère » qui émaillent sa carrière, se serait-il agacé d’avoir à rendre des comptes à une opinion publique qui le juge sévèrement, à une autorité supérieure tout bonnement, et… aux élus qui le contestaient dans son projet et dans ses manières ?

Christian Blanc avait posé problème par le style secret, peu consensuel voire cavalier qu’il avait adopté dans son traitement du dossier du Grand Paris. Les confrontations avaient été nombreuses, tant avec ses collègues ministres, les équipes d’architectes consultées qu’avec les principaux élus de la Région.

L’État ne peut ici progresser que dans la concertation et il est probable que l’affabilité de Michel Mercier devienne un outil fondateur.

Réactions politiques

Voici des réactions d’hommes politiques à la démission du secrétaires d’Etat au Grand Paris,  Christian Blanc  (AFP):

Jean Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France, « prend acte de la démission de Christian Blanc, annoncée par l’Elysée, preuve s’il en est d’une crise gouvernementale ». M. Huchon « qui n’a cessé de déplorer la méthode de travail du secrétaire d’Etat, attend désormais de l’Etat concertation et respect des collectivités locales dans la mise en oeuvre des grands projets d’aménagement de l’Ile-de-France »(communiqué)

Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem: « ces démissions sont logiques et étaient inéluctables au regard de ce qu’avait révélé la presse sur le comportement inadmissible de ces deux secrétaires d’Etat (…) Ils auraient dû quitter d’eux-mêmes le gouvernement pour des questions d’éthique et de cohérence. Ces démissions étaient nécessaires, elles ne seront pas suffisantes pour rétablir la confiance. En effet, au-delà des cas personnels, le MoDem demande à ce qu’enfin soient posées des règles claires sur les dépenses publiques liées aux fonctions des ministres et des élus. C’est à ce prix que la classe politique pourra enfin retrouver la crédibilité et la confiance qu’elle a trop souvent perdues ces derniers temps vis-à-vis des citoyens » (communiqué)

Yves Pozzo di Borgo, sénateur Nouveau Centre, « salue le sens de la responsabilité de Christian Blanc », qui « manquera au Grand Paris ». « Il avait une vraie vision d’avenir de l’aménagement de la région parisienne. Il était un remarquable maître d’oeuvre de ce grand projet présidentiel, qu’il aura porté avec succès sur les fonts baptismaux » (communiqué)

Le Grand Paris poursuit sa route, Christian Blanc reste à quai

publié le 05 juillet 2010 sur www.localtis.info

Le secrétaire d’Etat au développement de la région capitale est contraint de quitter le gouvernement au moment où le chantier du Grand Paris ne fait que démarrer. L’ancien PDG d’Air France et de la RATP avait pris ses fonctions mars 2008 et il « démissionne » un mois après la promulgation de son texte très controversé. Entre la présentation du projet de loi du Grand Paris et son vote par les deux assemblées, les collectivités de tous bords n’ont eu de cesse de dénoncer un passage en force, des critiques unanimes à gauche mais rassemblant aussi une partie de la droite. Christian Blanc avait bien tenté une réconciliation fin mai mais c’est finalement le chef de l’Etat qui a pris les devants en réunissant au cours d’un déjeuner, le 10 juin, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, au côté de son ministre. Dans le même temps, le gouvernement s’est décidé à transmettre au Conseil d’Etat le schéma régional de développement de la région Ile-de-France (Sdrif), préalable nécessaire à la mise en œuvre de cet autre gros projet d’aménagement régional.
A présent, le dossier du Grand Paris va être confié Michel Mercier, ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, connu pour son sens de la diplomatie. Ce dernier d’ailleurs avait pris ses fonctions lors du remaniement de juin 2009 pour tenter de réconcilier le gouvernement avec les territoires, à la suite d’une gestion maladroite de nombreux dossiers, au premier rang desquels la réforme de la carte judiciaire.
Lancé en grand pompe par le président de la République au Palais de Chaillot en avril 2008, le Grand Paris se résume pour le moment au projet de métro automatique dont le coût estimé à plus de 21 milliards d’euros devra sans doute être réévalué. Le Parlement a en effet décidé la juxtaposition de deux projet : celui de « grand huit » porté par Christian Blanc et celui défendu par la région Ile-de-France d’Arc Express. Les deux projets feront l’objet d’un débat public concomitant à partir du mois d’octobre prochain jusqu’en janvier 2011. Christian Blanc avait annoncé le début des travaux en 2013 pour une mise en service en 2023. La société du Grand Paris (SGP) qui sera chargée de mener à bien les travaux dispose d’ores et déjà d’un « préfigurateur ». Or le poste a été dévolu à l’ancien directeur de cabinet de Christian Blanc, Marc Véron, nommé par un décret du 2 juillet 2010. Celui-ci était jusqu’ici pressenti pour prendre les rênes de la future SGP.

M.T.

Quel « Grand Paris » sans Christian Blanc ?

Sur France-Info, un débat intéressant (suivre le lien pour l’écouter)

Le Grand Paris, c’était Christian Blanc qui devait l’incarner, le porter. C’est désormais Michel Mercier (Aménagement du territoire) qui gère le dossier. Mais de quel Grand Paris va-t-on désormais parler ?

Christian Blanc, l’ancien patron d’Air France et de la RATP, qui était en charge du « développement de la région-capitale » depuis mars 2008 au gouvernement, aura réussi à faire passer ce projet de « double boucle » de 130 km, pour un investissement non financé de 21,4 milliards d’euros. Un projet controversé…
Lors du débat parlementaire, le Grand Paris avait été critiqué par une partie de la droite et la gauche unanime avait fustigé un projet « autoritaire », « recentralisateur », au coût « pharaonique ».

Le fumeur de cigares le plus célèbre de France se voyait presque en baron Haussmann Il se voulait le grand architecte du Paris du XXIe siècle. Mais ce grand projet lui vaut aujourd’hui nombre d’inimitiés, Jean-Paul Huchon, ancien camarade de promotion, en tête. Et dont le projet d’une rocade ferroviaire, (deux arcs de métro censés faciliter les liaisons banlieue-banlieue) a été abandonné au profit du projet de Christian Blanc..

Après la démission de ce dernier, que va devenir aujourd’hui le projet du Grand Paris ?

Pour en débattre :

  • Sandra Moatti d’Alternatives Économiques,
  • Nicolas Baverez, essayiste et économiste.

Le duel du jour : l’avenir du Grand Paris, après la démission de Christian Blanc (6’29 »)

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Communication descendante sur le Plateau de Saclay

La loi est votée. Il n’y aura pas de consultation publique sur le projet du Plateau de Saclay. Les grues sont déjà en place. La « communication descendante » fait la promotion de ce projet tout ficelé. Avec un peu de « vert » et de « paysager » pour éviter les questions trop dérangeantes des habitants du secteur.

Le projet de « campus » a été présenté lors d’une réunion publique, qui s’est déroulée le 10 juin à Jouy en Josas, avec Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Voici le compte-rendu de cette réunion dans un journal local des Yvelines (cliquer sur l’image pour agrandir).

Toutes Les Nouvelles réunion du 10 juin

Toutes Les Nouvelles réunion du 10 juin

Voici des annonces et des commentaires sur cette réunion (je n’y ai pas assisté et n’ai rencontré directement aucun participant pour un compte-rendu spécifique)

OIN de Saclay : présentation des premiers schémas

Jouy en Josas – jeudi 10 juin 2010 – La plateau de Saclay

Saclay invente l’université du XXIe siècle

Mais le problème de l’écoulement des eaux n’a pas été évoqué semble-t-il. Pourtant, un peu plus tard:  Orages et Inondations

Et si les élus locaux (même ceux n’appartenant pas à la « majorité présidentielle »), ainsi que les associations, qui connaissent bien le secteur, étaient enfin écoutés par les « décideurs » !

A propos d’associations, les Amis de la Vallée de la Bièvre ont une analyse intéressante des négociations entre l’UMP et le PS, ou l’Etat et la Région: « Vote de la loi Grand Paris par le Parlement »

Enfin, après un feuilleton politicomédiatique, un compromis a été trouvé entre JP Huchon, C. Blanc et B Delanoë. Le PS n’a pas attaqué la loi du Grand Paris au Conseil Constitutionnel, où elle aurait été en difficulté selon les spécialistes. En parallèle, le schéma directeur d’Île de- France (SDRIF), voté depuis septembre 2008 par la Région mais bloqué depuis par l’État, sera enfin approuvé avant d’entrer à nouveau en révision pour mise en accord avec la loi Grand Paris (mais cela prendra au moins deux ans).

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Saclay à reculons

Les Grandes Ecoles de la Région Parisienne, ainsi que l’Université d’Orsay et la Faculté de Pharmacie de Chatenay-Malabry, sont sommées par Valérie Pécresse de venir s’établir sur le Plateau de Saclay. Mais il semble que l’enthousiasme ne soit pas au rendez-vous.

Messieurs les Directeurs, vous fuirez à Saclay,

En rêvant de Shanghai et de notoriété.

Mais il est une chose que vous ne voyez pas:

A Saclay, c’est en France qu »on vous oubliera

C’est ce qui ressort de ce dossier du mensuel Les Enjeux-Les Echos, du mois de mai.

Les-Echos-Saclay-Grandes-Ecoles-p1

Les-Echos-Saclay-Grandes-Ecoles-p2

Les-Echos-Saclay-Grandes Ecoles-p3

Ainsi, il n’y a pas que les étudiants et enseignants de l’Université d’Orsay, qui préfèreraient rester immergés dans la vie citadine, avec souvent des environnement agréables (jardin botanique d’Orsay, Parc de Sceaux, Paris intra-muros,  …)

Et Paris veut garder ses étudiants en science!

Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris : «Le nombre global de mètres carrés scientifiques ne devra pas diminuer au centre de Paris»

La Ville de Paris et ParisTech renforcent leur coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche

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Le Plateau de Saclay et le Grand Paris, vus de …

Versailles Grand Parc

Comme les autres Communautés d’Agglomération entrant dans le périmètre de l’Etablissement Public du Plateau de Saclay, Versailles Grand Parc a réagi sur le projet de loi.

Lors du Conseil Communautaire du 25 mai, l’OIN Paris-Saclay a été mise à l’ordre du jour. En voici un résumé non-officiel, par une personne ayant suivi cette séance

Deux  motions avaientt été votées par VGP

Les demandes principales de VGP:

  • La protection des espaces naturels et agricoles (2300ha)
  • Les transports en commun : abandon de la création du Syndicat Mixte spécifique et articulation du plan régional et du métro automatique.
  • Les équipements publics et infrastructures : délai raisonnable de négociation pour la programmation globale des investissements devant précéder ou accompagner l’aménagement sur le périmètre de l’OIN
  • La gouvernance du nouvel Etablissement public Paris Saclay

Lors du passage du projet de loi au Parlement, les élus de Versailles Grand Parc ont rencontré Christian Blanc, Secrétaire d’Etat,  et Jean-Pierre Fourcade, rapporteur au Sénat.

Principales avancées obtenues par VGP :

Modification des dispositions du Titre V relatives à la création du cluster Paris – Saclay :

  • Art. 22 -Composition du conseil d’administration du futur Etablissement Public de Paris – Saclay  (EPPS): 21 membres (CMP)
    • Représentants de l’Etat (4 membres)
    • Représentants des collectivités (9 membres) appartenant au périmètre d’intervention de l’EP (communes, EPCI, Départements, Région),
    • 3ème et 4ème collèges : 4 représentants.
  • Art. 28 – protection des espaces agricoles : la zone de protection naturelle, agricole et forestière du Plateau de Saclay comprend au moins 2.300 ha de terres consacrées à l’activité agricole […].
    La délimitation de cette zone, non urbanisable, sera délimitée par décret dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la Loi.
    (Les 2300 ha sont inclus dans la petite région agricole de Saclay)
  • Art. 29 – création d’un Syndicat mixte des transports : Ce syndicat élabore un PLD qui porte sur les services réguliers et à la demande assurés (suppression de « intégralement ») dans le périmètre d’intervention du syndicat […].
  • Art. 29 nouvel article – Le I (constitution du syndicat mixte) entre en vigueur si le STIF ne délègue pas, avant le 1er juillet 2011, une partie de ses attributions afin d’assurer (suppression de « intégralement ») la desserte des organismes exerçant des activités d’enseignement supérieur et de recherche ainsi que des entreprises dans les communes visées à l’annexe B précitée.

Et d’autres

Des garanties pour l’avenir du plateau de Saclay

L’adoption du texte de loi sur le Grand Paris : une victoire à la Pyrrhus, par Guy Burgel et Paul Chemetov

Observations sur le Grand Huit de Christian Blanc, par Jean Vivier

OIN, suite .. mais pas fin !

Dossier OIN, Jouy-en-Josas

Le grand Paris,le projet du Président

Grand Paris – Pôle scientifique et technologique du plateau de Saclay, par Philippe Chevalier, Avocat

(Ces réactions datent de fin mai, au moment du vote de la loi)

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Le Grand Paris au Sénat: Le Plateau de Saclay (2)

Je n’ai pas mis à ce jour ce site depuis longtemps. Je récupère quelques articles commencés et interrompus, que je laisse en l’état.

Voici une seconde partie résumée des débats au Sénat, suite au rapport de la commission mixte paritaire. L’objectif était de monter quels étaient les points les plus discutés et de mettre en avant les arguments des parties.

Les informations plus complètes sont accessibles sur le site officiel du Sénat:

Dossier législatif: Loi relative au Grand Paris :

Compte rendu analytique officiel du 27 mai 2010

Suite de l’article « Le Grand Paris au Sénat: Le Plateau de Saclay (1)« , sur les discussions relatives au plateau de Saclay dans le cadre de l’examen du projet de loi du « Grand Paris » au Sénat

Article 21: Description des missions de l’Etablissement Public Paris-Saclay

Des amendement de suppression ont été présentés. Ils sont rejetés.

Présentation de deux amendement sur la gouvernance:

M. Yves Pozzo di Borgo. -…Mais la réussite économique ne se décrète pas d’en haut. D’où nos réserves sur la gouvernance de l’établissement public.

Nous devons prévoir un cadre d’intervention pour l’établissement public mais dans le respect du principe de subsidiarité.

M. Bernard Vera. – L’établissement public va-t-il impulser la synergie ou imposer ses décisions aux différents acteurs du pôle ? Les structures opaques se sont multipliées ces dernières années. Le plan Campus en est un bon exemple : le fonctionnement de la fondation de coopération scientifique n’est pas satisfaisant. Il n’y a pas de personnel élu et pas de représentation étudiante. Aujourd’hui les décisions sont prises à l’insu des intéressés et sans guère informer les élus. Nous craignons que l’établissement public n’aggrave encore la situation.

Nous proposons d’instaurer des garde-fous pour que les acteurs de la formation et de la recherche aient à se prononcer.

L’amendement sur le principe de subsidiarité est voté.

Présentation d’un amendement sur la concertation, au niveau de l’environnement:

Ajout: les collectivités locales, les syndicats des eaux, les associations de protection de l’environnement,

Mme Dominique Voynet. – Je reviens à la vocation agricole du plateau de Saclay. Au XVIIe siècle, la construction du château de Versailles a exigé la création d’un réseau hydraulique exceptionnel. Aujourd’hui, il importe de n’exclure aucun partenaire concerné par cette problématique à Saclay.

M. Jean-Pierre Fourcade, rapporteur. – La concertation figure dans l’article 21. En outre, l’établissement public sera doté d’un comité consultatif chargé d’éclairer le conseil d’administration. Retrait.

M. Christian Blanc, secrétaire d’État. – Même avis.

Mme Dominique Voynet. – L’Agence de l’eau Seine-Normandie sera donc consultée. Elle est puissante, mais éloignée de Versailles… Il faut au moins mentionner les syndicats des eaux. Je pourrais rectifier mon amendement en supprimant les mots « les associations de protection de l’environnement, ».

L’amendement rectifié est adopté.

Un amendement précisant les activités agricoles maintenues sur le plateau est rejeté.

Un amendement est présenté par M. Bernard Vera sur l’équilibre hydrographique du plateau de Saclay, avec prise en compte de l’écoulement dans les vallées. Il est adopté.

Des amendements  proposent de supprimer la possibilité pour l’établissement public d’intervenir au‑delà de son périmètre et de créer des filiales:

M. Jean-Pierre Caffet. – L’article 20 dispose que l’établissement public doit impulser et coordonner le développement scientifique et technologique du plateau de Saclay. On peut comprendre qu’il puisse acquérir des terrains sur ce plateau, mais le texte étend cette faculté à l’ensemble du territoire national.

S’il y a une intention précise, qu’on nous l’explique ! Qu’on nous donne au moins un exemple concret.

Le Grand Paris copie le système anglo-saxon, où l’État délègue son action à des autorités très proches des entreprises qui jouent le rôle de marieuses et de porteuses de projet.

Mme Nicole Bricq. – On ne nous a pas expliqué l’objet des filiales que l’Épic pourra créer. Idem pour l’intervention hors périmètre géographique…

Ces amendements sont rejetés.

Articles additionnels (insertion),

portant sur le contrôle par le Parlement des activités de l’EPPS

– Amendement n°165:

Le Gouvernement, dans les six mois suivant la promulgation de la présente loi, présente au Parlement un rapport analysant les conséquences de la création de l’établissement public de Paris-Saclay vis-à-vis des autres territoires nationaux et leurs établissements publics ayant un objet similaire, notamment en terme de coordination au niveau régional des actions visant à promouvoir le développement scientifique et technologique de la France.

Amendement n°168:

Le Gouvernement présente au Parlement un rapport annuel présentant, en les justifiant, les prises de participation de l’établissement public de Paris-Saclay dans des entreprises, filiales, groupements ou organismes prévus à l’article 21.

L’amendement 168 rectifié est adopté.

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Adoption du projet de loi du Grand Paris

Le projet de loi a été définitivement adopté au Parlement, lors d’un scrutin au Sénat portant sur l’ensemble du projet de loi relatif au Grand Paris, dans la rédaction du texte proposé par la commission mixte paritaire.

Le résultat du scrutin au Sénat donne 179 voix pour (droite et centre)  et 153 voix contre (gauche). 

Conclusions de la CMP (Commission Mixte Paritaire)

M. Jean-Pierre Fourcade, rapporteur de la commission mixte paritaire:

Le projet de loi sur le Grand Paris a fait l’objet d’un travail rapide, mais approfondi.

La CMP a dégagé un accord total entre les deux assemblées, dans un climat d’écoute et de respect mutuel.

Les principaux apports du Sénat ont été conservés par la CMP : concertation loyale avec les collectivités territoriales, gouvernance efficace, clarification du financement, volet logement.

Une discussion virile et franche avec le rapporteur de l’Assemblée nationale a permis de conserver ces ajouts.

La taxe sur les plus-values immobilières fera l’objet d’un demi-tarif pour éviter les effets de seuil, avec un taux de 7,5 % au lieu de 15 % dans un rayon de 800 à 1 200 mètres.

Nous avons en outre associé l’Association des maires d’Ile-de-France, qui regroupe plus de 80 % des communes franciliennes ; elle vient de perdre son président, M. Pernes, auquel nous étions tous très attachés.

La société du Grand Paris pourra construire aussi sur le territoire de communes n’ayant pas signé de convention. Toutefois, le pouvoir d’aménagement sera limité aux nouvelles gares. Au total, 2 000 hectares seront constructibles, soit un cinquième de la surface de Paris.

Nous avons aussi modifié la gouvernance de la société de Paris Saclay, dont le conseil d’administration comptera 2 sièges supplémentaires, passant de 19 à 21 membres.

Enfin, la CMP a trouvé des solutions raisonnables pour les deux points ayant soulevé le plus de difficultés.

Le projet Charles de Gaulle express est sécurisé : le contrat devra respecter les principes généraux du droit, conformément à la jurisprudence du Conseil d’État, mais l’État ne devra pas subventionner la construction de cette ligne.

Le projet Arc Express s’est trouvé au coeur de la discussion au Sénat. La CMP a interrompu le débat public sur ce sujet, car il est redondant.

A l’initiative des deux rapporteurs, la CMP a posé deux conditions à la reprise du débat public : la concomitance avec le débat public sur la double boucle et une bonne information du public sur les éléments techniques et financiers des deux projets.

En définitive, grâce au travail approfondi du Sénat et de la commission spéciale et dans un souci d’apaisement, la CMP a élaboré un texte équilibré dont je recommande l’adoption.

Suite des intervention sur le site du Sénat

Les commentaires dans la presse évoquent principalement les deux débats publics relatifs aux projets de transports, l’Arc-Express porté par la Région Ile-de-France et le « Grand-Huit » de Christian Blanc, avec les délais dus à ces consultations en parallèle.

Mais la création des établissements publics, la Société du Grand Paris (SGP) et l »Etablissement Public Paris-Saclay (EPPS) pourra être réalisée sans délai. Les effets de cette loi sur le plateau seront sans doute très rapides.

La présentation suivante se focalise sur les projets de transports.

Grand Paris : le débat public prévu pour septembre

Après les députés la veille, c’était au tour des sénateurs de voter le projet de loi sur le Grand Paris, jeudi soir. Les premiers coups de pioches vont pouvoir commencer. Enfin pas tout à fait. Place d’abord au débat public, aussi bien pour le projet gouvernemental de grande boucle que celui d’Arc Express porté par la région et le Stif. C’est d’ailleurs le principal compromis trouvé en commission mixte paritaire la semaine dernière : après avoir été retiré par les sénateurs, le projet régional de rocade par métro automatique a été réintroduit à l’initiative des députés UMP. Les consultations vont donc démarrer simultanément dans un délai de quatre mois, vraisemblablement en septembre, a annoncé mercredi devant les députés, le secrétaire d’Etat au développement de la région capitale, Christian Blanc. « Chacun des deux dossiers sera ainsi enrichi des éléments de consultation de l’autre afin de mieux informer le public », a expliqué le rapporteur de la CMP, le député Yves Albarello.
Conséquence de ces mois de lutte entre Etat et collectivités, le projet de loi est un condensé de deux visions différentes, celle de la ville-monde capable de rivaliser avec les métropoles émergentes et celle du bien-être de ses habitants. Il y aura donc deux projets superposés : la double boucle (130 km) qui, à partir de la ligne 14 permettra de relier une dizaine de pôles de compétitivité et clusters (Plaine-Commune, Roissy, Orly, Saclay, Défense, Champs-sur-Marne, Evry, Seine-Oise et Montfermeil-Clichy-sous-Bois) et Arc Express (60 km), davantage centré sur l’agglomération. Mais la juxtaposition de ces deux réseaux obligera à revoir les hypothèses de financement. « Le rapport de la commission Carrez a été consciencieusement oublié et l’on ne trouve rien sur ce sujet dans la loi de finances 2010, pas plus que dans le texte sur le Grand Paris ou le grand emprunt », n’a pas manqué de souligner la députée Annick Lepetit.

Mise en service en 2023

Après les consultations, les premiers contrats de développement territorial autour desquels s’articulera le réseau pourront être signés avec les communes. Le début des travaux est annoncé pour 2013 pour une mise en service en 2023, selon les pronostics de Christian Blanc.
La CMP a apporté quelques ultimes modifications. Elle a décidé de porter de 250 à 400 mètres le périmètre dans lequel la Société du Grand Paris (SGP) pourra intervenir autour des gares (une quarantaine sont concernées par le projet de Grande Boucle). Par ailleurs, la mise en œuvre de la taxe sur les plus-values immobilières liée à la réalisation des infrastructures a été modifiée : elle s’appliquera à taux plein dans un rayon de 800 mètres autour des gares et à demi-tarif entre 800 et 1.200 mètres. Les parlementaires ont également ajouté une ligne TGV, non prévue à l’origine, qui reliera Roissy et Orly en passant par Marne-la-Vallée, ce qui optimisera « sensiblement l’efficacité de la double boucle », selon Yves Albarello. Enfin, ils ont rétabli la possibilité de financer le projet privé de CDG Express destiné à relier Roissy à la gare de l’Est.
Christian Blanc a joué l’apaisement et s’est dit prêt à débloquer le dossier du Sdrif (schéma directeur régional d’Ile-de-France) que, depuis plus d’un an, le gouvernement se refuse d’envoyer au Conseil d’Etat. « Après l’approbation de la loi, je proposerai à la région, sur la base du protocole d’accord sur le Sdrif acté en juillet 2009, de travailler de concert pour rechercher toutes les voies de notre complémentarité dans le respect des compétences de chacun », a déclaré Christian Blanc. Une invitation boudée par le président du conseil régional Jean-Paul Huchon qui a indiqué, mercredi, qu’il se rendrait prochainement à l’Elysée avec le maire de Paris Bertrand Delanoë, pour un déjeuner.

Michel Tendil pour localtis.info

Références:

Sénat: projet de loi relatif au Grand Paris

Assemblée Nationale: Collectivités territoriales : le Grand Paris

Grand Paris : deux débats publics seront lancés sur les deux projets de métro automatique

Le projet de loi du Grand Paris définitivement adopté

Le projet Grand Paris sera payé par « une taxe spécifique à l’Ie-de-France »

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Grand Paris: armistice ?

« Aujourd’hui,  les habitants d’Ile-de-France » sont pris en otage entre un Etat de droite et une région de gauche ». C’était un des constats d’Alain Dolium exprimés pendant la campagne des Régionales.

L’état du projet du Grand Paris, et également celui de l’aménagement du Plateau de Saclay, viennent hélas confirmer cette analyse. Un projet qui se voulait ambitieux, s’est retrouvé englué dans des querelles Etat-Région, sur fond de polémiques sur la décentralisation ou  la concertation. Les dernières déclarations relatives au gel des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales  risquent de  déclencher  un nouveau bras de fer entre État et collectivités locales.

Sur le projet de loi du Grand Paris, l’Etat et l’UMP ont fait une concession à la région au sujet des transports.

Un petit pas en avant pour le Grand Paris

Un cessez-le-feu semble avoir été proposé par la Commission Mixte Paritaire: l’amendement du Sénat,  qui enterrait le projet « Arc-Express » de la région, a été retiré. Ce geste d’apaisement semble être inspiré de l’Elysée, les méthodes de Christian Blanc ayant irrité également des élus UMP. Mais l’armistice porte sur la question des transports, et  les points de désaccord opposant l’Etat et les collectivités locales sont loin d’être tous réglés.

Selon Le Figaro:

Ces dernières semaines, l’Élysée a joué un rôle clé pour sortir du bras de fer qui opposait Christian Blanc à Jean-Paul Huchon. Sans compter la gestion des tensions au sein même du gouvernement où le secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale est pointé du doigt pour sa tendance à faire cavalier seul. À cela s’ajoutent des études techniques -dont certaines émanent d’organismes sous la tutelle de l’État, comme l’Insee ou la Direction générale de l’équipement d’Ile-de-France- qui remettent en cause les études de Blanc affirmant, entre autres, la création d’un million d’emplois d’ici à quinze ans.

Chantier présidentiel oblige, le secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant a donc repris la main.

Les transports

Le discours entendu aujourd’hui est que les deux projets de transports, « Arc Express » et le « Grand Huit » seraient  « compatibles ».

Car pour le gouvernement, la guerre est finie : Arc Express et le tracé du métro de Blanc doivent se confondre. Le Sdrif sera validé, quitte à être révisé dans la foulée.

transports_grandparis

Le discours entendu aujourd’hui est que les deux projets de transports, « Arc Express » et le « Grand Huit » seraient  « compatibles ».

Car pour le gouvernement, la guerre est finie : Arc Express et le tracé du métro de Blanc doivent se confondre. Le Sdrif sera validé, quitte à être révisé dans la foulée.

Mais, après les différents débats sur le thème des transports, comment pourrait-on faire converger les projets, et comment résoudre la question du financement ? Qu’en est-il des projet de tangentielles, proposées par RFF ?

Cet article résume les deux visions de la politique  des transports en Ile-de-France: Grand paris : « arc express » ou « grand huit », deux logiques s’affrontent (les cartes des deux tracés)

La "double boucle" de Christian Blanc

Arc Express Cliquez sur l'image pour agrandir
Arc Express

Comment en pratique faire coexister les deux projets, avec lancement rapide et quasi-simultané des deux consultations de débat public (supervisés par la Commission Nationale du Débat Public, la CNDP)

Mais la question des transports n’est pas le seul contentieux entre la Région et le Secrétariat d’Etat. La constitution des différents pôles et leur répartition géographique devraient aussi être discutées. Nous retrouvons les problèmes liés au projet d’aménagement du Plateau de Saclay.

Du Grand Paris au grand gâchis

Désormais, le regroupement géographique des pôles spécialisés va faire l’objet de toutes les attentions de l’Etat : La Défense, Saclay, La Plaine Saint-Denis, Le Bourget, entre autres. Mais des économistes questionnent l’efficacité de la réunion physique des compétences. Surtout à l’heure des réseaux. Entre la montagne Sainte-Geneviève, sur la rive gauche parisienne et le plateau de Saclay en passant par la vallée scientifique de la Bièvre, il y a certes une trentaine de kilomètres mais énormément d’échanges. C’est la vie moderne. Quant à la vie de l’habitant métropolitain, on n’en a pas parlé pendant tous ces mois. Les logements trop rares, trop chers et trop petits, les impôts locaux hors de prix dans des communes dégradées, les trains de banlieue au bord de l’asphyxie et, bien souvent, l’envie de s’enfuir de cette vie-là, ne figurent pas au débat. C’est celui-là, le grand gâchis.

Si le texte final ménage la région, il n’en suscite pas moins des réactions fortes, notamment  sur la gouvernance, la concertation et le respect des prérogatives des élus territoriaux. Le député-maire de Palaiseau, président de la CAPS (Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay) a fait part de ses inquiétudes et sa colère relatives au projet d’aménagement du Plateau.

Communiqué de presse de François Lamy sur le grand Paris

A l’issue des travaux de la commission mixte paritaire sur le projet de loi « grand Paris », comment ne pas être à la fois déçu et en colère quant aux perspectives d’avenir sur le Plateau de Saclay. La constitution d’un grand pôle européen de Recherche et d’innovation dans un environnement préservé nécessitait une adhésion et une mobilisation de tous les acteurs, élus, citoyens, scientifiques et universitaires. A l’heure où l’Etat n’a plus les moyens humains et financiers de mener de grandes opérations d’aménagement, au moment où la décentralisation a montré son efficacité pour réaliser au plus du terrain des projets d’intérêt général, le projet de loi de Christian Blanc, avalisé par la majorité parlementaire, accouche d’un monstre technocratique qui méprise les élus et les citoyens et dont on peut mesurer aujourd’hui quelle sera son inefficacité demain.

Depuis quelques années, sur le Plateau de Saclay, les acteurs scientifiques, universitaires et économiques, ont mené des coopérations et bâti des projets.

Les élus locaux se sont mobilisés, ont apporté leur connaissance du terrain, leurs capacités à innover et réussi à susciter l’intérêt des citoyens pour ce grand projet. Ils attendaient tous un Etat moderne, c’est‐à‐dire un Etat qui coordonne, qui impulse et qui finance aux côtés des collectivités territoriales.

Au final d’une discussion parlementaire réalisée dans l’urgence et sans écoute réelle de l’opposition, la loi de Christian Blanc accouche d’un Etablissement Public aux pouvoirs pharaoniques, géré par un Président Directeur général sans légitimité démocratique, régnant sur un territoire qui fait trois fois la superficie de Paris. Les élus sont réduits au rôle de « vache à lait » par un Secrétaire d’Etat aux méthodes autoritaires et technocratiques qui confond concertation et soumission.

Face à ce formidable gâchis, il faudra beaucoup de sagesse et de sang froid aux élus pour ne pas claquer la porte et laisser l’Etat se débrouiller seul, c’est‐à‐dire ne rien faire. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.

Soit il change radicalement d’attitude et démontre sa capacité à co‐piloter le projet avec ceux qui connaissent le terrain et ont fait la preuve de leur efficacité, soit le grand projet du Président de la République sera mort‐né et à ranger une fois de plus sur l’étagère des annonces fracassantes sans lendemain.

Références

Grand Paris: où est la cohérence?

Du Grand Paris au grand gâchis

Grand Paris: l’État et la région se rapprochent

Grand Paris : députés et sénateurs trouvent un compromis

Grand Paris : le débat public sur le projet Arc Express aura bien lieu


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