Grand Paris pagaille

La Commission Mixte Paritaire, réunissant des membres des deux assemblées parlementaires,  examine très prochainement le projet de loi « Grand Paris », dans sa version modifiée par le Sénat. Cette Commission, la CMP, travaille dans le cadre de la « procédure d’urgence » voulue par le gouvernement. Les opposant affûtent leurs arguments, et se sont déjà déclarés près à faire la guerre à ce projet.

C’est la confusion la plus complète dans la bataille qui oppose la Région Ile de France et  l’Etat, représenté  par Christian Blanc. Ce dernier rencontre aussi des contradicteurs inattendus: des experts qui contestent ses chiffres, le MEDEF, Attali et même des parlementaires UMP qui lâchent du lest en faveur du projet « Arc Express », torpillé par le Sénat.

Le Grand Paris s’extirpe du Parlement, l’opposition résiste

Trop flou, trop cher, trop centralisateur: le projet de Grand Paris de Christian Blanc, qui doit être adopté jeudi par le Parlement, suscite l’ire de la gauche qui lui promet un sombre avenir.

Une commission mixte paritaire doit définir jeudi le texte, amendé à l’Assemblée puis au Sénat, créant l’établissement public – Société du Grand Paris – maître d’ouvrage d’un projet estimé à 35 milliards d’euros, dont 21 milliards pour la création du « grand huit », un métro automatique de 130 km reliant des pôles d’activité et les aéroports franciliens.

Le texte défendu par Christian Blanc, secrétaire d’Etat au Développement de la région capitale, concrétise la partie transports de l’ambition de « Grand Paris » présentée il y a un an par Nicolas Sarkozy, un projet titanesque qui doit rapprocher Paris et sa banlieue et faire de la capitale une « ville monde ».

Mais le vote de la loi n’est qu’un début, prévient la gauche et notamment les élus d’Ile-de-France qui, maires ou conseillers régionaux, crient au jacobinisme. Des études et un débat public vont suivre, éventuellement des recours en justice, et le PS « se réserve le droit » de saisir le Conseil constitutionnel.

« D’un seul coup, on s’aperçoit du gouffre devant lequel se trouve ce processus. Le texte est voté, qu’est-ce qui se passe le lendemain matin ? », a dit mercredi le sénateur socialiste Jean-Yves Le Bouillonec lors d’une conférence de presse.

Selon le président de Paris métropole, le « grand huit » ne pourra être achevé compte tenu du budget que prépare l’exécutif, de sa marge de manoeuvre vis-à-vis de la Commission européenne et de « l’impossibilité pour l’Etat d’aller dans cette stratégie sans prendre le risque à chaque décision prise, de contentieux par les collectivités ou par les habitants ».

« MANIAQUE »

Après le vote, « les choses vont reprendre, c’est pas fini », a assuré la sénatrice socialiste Nicole Bricq. Le texte, « il ne faut pas lui donner plus d’importance qu’il n’en a ».

Les parlementaires de l’opposition n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer l’attitude de Christian Blanc depuis sa nomination, en mars 2008. Plusieurs députés franciliens de droite se sont abstenus ou ont voté contre le texte à l’Assemblée nationale et se sont montrés féroces.

L’ancien dirigeant de la RATP est également surveillé par l’Elysée et Matignon, depuis un échange épistolaire au ton aigre avec François Fillon sur le contenu du projet de loi.

Les architectes ayant travaillé sur le Grand Paris ont enfin déploré d’avoir été mis à l’écart par le secrétaire d’Etat, ce qu’a voulu corriger Nicolas Sarkozy en leur donnant un rôle prépondérant dans l’Atelier international du Grand Paris.

« Monsieur Blanc, dans l’immensité des questions du Grand Paris, vous vous êtes perdu », a écrit Jean Nouvel dans Le Monde. « Vous faites souvent référence à Haussmann. Comme lui, vous êtes préfet, mais vous ne serez jamais Baron », dit-il.

Selon Le Canard enchaîné, une étude bientôt rendue publique a poussé l’exécutif à aplanir les différends avec les acteurs locaux et à laisser une chance au projet de la région, un métro de rocade allant de banlieue à banlieue. L’amendement voté par le Sénat qui enterrait l’Arc Express sera supprimé jeudi, ont d’ailleurs annoncé les députés UMP.

L’étude, menée par un institut de la région Ile-de-France avec l’Insee et la direction régionale de l’équipement, dément les prévisions gouvernementales présentées en amont du débat.

Selon les parlementaires socialistes, elle prévoit d’ici 2030 la création d’environ 300.000 emplois (contre 800.000 à un million selon le gouvernement) et le métro transporterait moins de voyageurs chaque jour que les trois millions prévus.

Les socialistes dénoncent un « coup de bluff », arguant que l’Arc Express tel que le tolère Christian Blanc diffère de celui de la région par ses délais, sa gouvernance, sa finalité et son financement.

Compléments

Les élus de gauche critiquent la pertinence du Grand Paris

Grand Paris : Deux études contestent les chiffres de Blanc

Grand Paris : coups de théâtre et retournements dans la guerre des métros

Le Medef s’oppose au Grand Paris

Grand Paris : « large accord » pour Pécresse

Les députés UMP décident de sauver le projet régional Arc express

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Jean Nouvel, le Grand Paris et le Plateau de Saclay

Jean Nouvel étrille le projet du Grand Paris de Christian Blanc.

Il s’était déjà insurgé contre la vision et la méthode dans une tribune du Monde en octobre dernier (Jean Nouvel : « Le projet du Grand Paris est menacé de s’enliser dans la confusion »), et sur France-Inter:

http://www.dailymotion.com/video/xavio2

Il récidive dans l’édition du Monde datée du 20 mai. Il réagit ainsi à la sortie du livre : Le Paris des Grands Hommes de Christian Blanc

Mais enfin Monsieur Blanc !…,

Voici un extrait traitant plus particulièrement du Plateau de Saclay

Un mot, Monsieur Blanc, vous est cher : « cluster ». Le modèle américain ne s’applique pourtant pas automatiquement à Paris Métropole. Vous nous dites que « le plateau de Saclay a toutes les cartes en main pour devenir une référence mondiale de l’ampleur de Silicon Valley ». Notons quand même que le rapport d’échelle du cluster de Saclay à celui de Silicon Valley est au moins de 1 à 10. Et que les analyses économiques récentes montrent l’obsolescence de ce concept américain et sa non efficacité dans des métropoles telles que Tokyo et Paris, beaucoup plus mixtes et complexes que le sont New York et Londres. L’échelle des territoires de compétitivité est plutôt celle de la vallée de la Seine et de ses affluents.

Cette hyper-concentration de ce cluster, en terme de territoire et de gouvernance, est un aspect qui inquiétait déjà un certain nombre d’observateurs.

Nous avons déjà regretté le processus de construction du projet, avec une équipe réduite, rejetant l’avis des experts, ingénieurs et urbanistes, sans concertation avec les élus. Cet avis semble partagé par d’autres acteurs.

Voici quelques autres extraits:

vous écrivez : « raser même s’il le faut ! ». Mais enfin Monsieur Blanc, nous vous le disons depuis deux ans : on ne rase plus ! On ne joue plus les Haussmann dans les zones pavillonnaires, comme vous le revendiquez pour Clichy Montfermeil ! On ne fait pas aujourd’hui le Grand Paris en virant les gens de chez eux. Ce sont des méthodes d’un autre âge…

Mais si votre Métromatic, au contraire du métro de Bienvenüe qui a la gentillesse de s’arrêter toutes les minutes, se révélait vraiment impopulaire, parce que claustrophobique, psychologiquement insécure, avec des parcours dépassant le quart d’heure entre deux stations. L’échec (« failure ») ne deviendrait-il pas réalité ?

Mais enfin, Monsieur Blanc, l’humilité ne demande-t-elle pas d’écouter avant de décider ? L’humilité n’appelle-t-elle pas la transparence des structures de décision ?

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Ici Saclay…

Les habitants, élus, associations, étudiants, salariés, chercheurs, agriculteurs du Plateau de Saclay ont souvent regretté le manque de transparence et de concertation dans ce projet d’aménagement. Où en est l’information?

Le campus dans la presse

La presse commence à relayer la promotion du campus de Saclay (Dépêche AFP, reprise au niveau national, par exemple Science et Vie « Le Plateau de Saclay s’invente un avenir de campus international,et même international « Avec le campus de Saclay, la France veut rivaliser avec Harvard ou le MIT« ).

Communication ?

Une cellule dédiée

Une cellule de « communication » a été  mise en place pour faire la promotion de l’OIN: « L’OIN : une équipe jeune pour une communication ouverte sur le Grand Paris ».

Deux sympathiques  membres de cette cellule  ont été interviewés par les internautes de  Monsaclay.fr.

Concernant cette interview, certaines positions peuvent sembler étranges aux personnes qui ont suivi le projet et connaissent son historique:

« Nous allons communiquer sur la méthode et nous allons privilégier l’écoute »

Apprécieront ceux qui connaissent la capacité d’écoute des décisionnaires, et l’écho fait aux demandes des associations, élus et parlementaires sur ce projet. Il n’est question en fait que de communication « descendante ».

« Il y a trop de fantasmes sur le projet du Grand Paris. Beaucoup de plans erronés circulent… La vérité est que nous ne sommes qu’au stade du projet et que nous voulons rencontrer et écouter les habitants ».

Sur le Plateau de Saclay, il n’y a pas de grues ?  S’il y a des plans erronés qui circulent, pourquoi ne pas présenter et discuter ceux qui sont en cours?  Un minimum de transparence, même vers les élus locaux, serait la bienvenue. Quels sont les habitants considérés ?

« Certains affirment que nous allons bétonner le plateau. Ce n’est pas du tout la réalité. Ce projet mettra en valeur cette région en faisant cohabiter un développement respectueux de l’environnement et en protégeant de grands espaces naturels »

Tiens, plus de « vocation agricole »du Plateau. C’est vrai que les agriculteurs du secteur ne sont que de « gros céréaliers », seuls les « petits maraîchers » pouvant être « protégés ». Et comment circule-t-on, favorise-t-on « l’effet cafeteria » sans routes, sans transports ? Via internet ?

« Nous concevons le cluster de Saclay comme un projet de proximité. Les médias sociaux nous offrent de formidables outils de dialogue et d’échange avec ceux qui vivent aujourd’hui sur le Plateau ».

Le campus Paris-Saclay est « vendu » comme un campus de « rang mondial ».  L’OIN Paris-Saclay concerne 49 communes, près de 3 fois la surface de Paris, environ 650 000 habitants. Vive Twitter pour assurer la communication ! La réduction de la « cible de communication » aux seuls « habitants du plateau » n’est pas acceptable.

Nous avons des élus, des associations, qui sont aussi des interlocuteurs, sans négliger le débat direct. Mais comme d’habitude, on sent que la communication sera fragmentée, sans traçabilité. La concertation sur le QoX Nord est révélateur: vous devez être habitant ou travailler sur la zone pour être « autorisé » dans le débat.

Le périmètre d’intervention de cette « cellule de communication » parait très réduit en terme de compétences et de moyens, par rapport aux objectifs et aux besoins du projet, si l’on souhaite une véritable participation, avec l’adhésion des habitants, travailleurs et élus du périmètre de cette « OIN Plateau de Saclay ». Ou ne serait-elle conçue que comme un sorte d' »agence de presse », ciblant les habitants de quelques villes sur le territoire du « campus » ?

Site web de l’OIN

Le site de la  mission de préfiguration de l’établissement public de l’OIN « Plateau de Saclay » ressemble étrangement à celui de l’OIN « OIN Massy Palaiseau Saclay Versailles St Quentin en Yvelines« , qui prévoyait l’urbanisation du Plateau de Saclay, et l’arrivée de 350 000 habitants sur le périmètre (équivalent à deux villes nouvelles).

Il n’y a pas d’historique ni de datation des informations. Quelques informations ont disparu. Mais on y retrouve une page consacrée à la concertation et au débat avec le public, alors que Christian Blanc a refusé le principe de la saisine de la Commission Nationale du Débat Public pour cet OIN (la précédente consultation avait montré un rejet des propositions de la l’OIN « Massy-Palaiseau-Versailles-Saint Quentin en Yvelines).

Le projet de loi, même après son passage au Sénat, exclut les associations locales des consultations. Celles-ci se sont retirées du débat (Plateau de Saclay : la concertation en trompe l’œil, ça commence à bien faire !)



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Campus de Saclay et l’Université Paris-Sud

Le déménagement de l’Université d’Orsay sur le Plateau de Saclay est un des points les pus controversés du projet. Nombreux sont les universitaires, étudiants, élus ou associations à contester l’intérêt de ce déménagement.

Cela était une de nos observations principales:

« Réévaluer le déménagement de l’Université Paris XI, de la vallée (Orsay, Bures) vers le plateau, avec l’ensemble des parties prenantes et des études sérieuses et  adaptées au contexte » (Présentation: Territoire, Projets et Enjeux)

Le site actuel, très verdoyant, desservi par deux station de RER pourrait représenter l’idéal d’un « campus vert, écologique, vivant », que promeut notre ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Un petit reportage dans cet article « Paris XI, la fac verte fait ses valises » permet de nous rendre compte de la qualité de cet environnement.

La décision de déménagement est justifiée, outre le rapprochement (de quelques kilomètres) avec les Grandes Ecoles situées sur le Plateau, par le coût de rénovation des bâtiments actuels (mal entretenus, qui ce rend une réhabilitation lourde nécessaire). Mais il semble que l’évaluation effectuée soit basée sur les coûts de rénovation de la Faculté de Jussieu à Paris, avec désamiantage des locaux que l’on ne retrouve pas à Orsay.

Cette décision a été annoncée par Christian Blanc, sans que les responsables universitaires en aient été informés, comme cela est apparu lors des Assises des Pays de Saclay.

Ainsi la présentation de cette décision comme étant celle des instances de l’Université parait très fallacieuse.

Mais cela n’empêche pas des arguments solides en faveur de ce projet, issus de la communauté scientifique:

On attend de ces opérations les retombées suivantes :
• La rationalisation des enseignements (lisibilité, mutualisation des travaux pratiques, brassage des étudiants, communication à l’international). Un exemple phare est un projet de master nanosciences commun à sept établissements (Université Paris-Sud 11, École Polytechnique, École Centrale de Paris, École Nationale Supérieure
de Cachan, Institut d’Optique Graduate School, Supélec, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines). Plus généralement, on vise notamment des masters M1 et M2 internationaux de physique en anglais.
• Un regroupement des activités réparties en fonction de leurs thématiques sur deux zones. Cela va accroître la mutualisation des infrastructures et entraîner l’émergence d’un pôle technologique de visibilité mondiale (notamment dans le pôle physique des deux infinis), conduire à la création de plusieurs laboratoires ou instituts (Institut des Sciences Moléculaires d’Orsay, laboratoire de physique des plasmas et Institut de la Physique) issus de la fusion d’acteurs présents.
• La présence de plus grosses entités, mais aussi l’émergence d’une vie de campus mieux structurée va inévitablement accélérer la valorisation d’innovations issues de la physique (optique et lasers, instrumentation liées aux accélérateurs et aux détecteurs, nanotechnologies…)
• Avec l’Institut de la lumière extrême, l’apparition d’un pôle laser à visibilité mondiale hébergeant le laser le plus puissant du monde.

Le groupe « Saclay côté étudiants  » avait déjà interrogé les candidats aux régionales et Pierre Veltz, délégué ministériel en charge du Plateau de Saclay. La dernière personne interviewée est le nouveau président de l’Université Paris-Sud. Les réponses effectuées se veulent rassurantes, sans nier les problèmes que ce déménagement soulève, notamment pour les étudiants.

Il évoque également  la préservation du site actuel, la « Vallée »:   « En réalité il y a un profond souci de protéger ce site, tout en permettant l’émergence de nouveaux projets qui valoriseront un patrimoine immobilier à renouveler dans de nombreux cas. »

L’interview complète du président de l’Université Paris Sud est disponible ici:

5 questions à Guy Couarraze, président de l’Université ParisSud 11

Une présentation du projet Paris-Saclay dédiée à l’Université Paris Sud a été mise en ligne:

Le projet Paris-Saclay et l »UPS11

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Aménagement du plateau de Saclay: des réactions

Dans le cadre de la loi du « Grand Paris », le projet d’aménagement du Plateau de Saclay a été l’objet de  discussions, mais beaucoup moins médiatisées que celles relatives au « Grand Huit ».

Les premières réactions sur le projet d’aménagement du Plateau de Saclay émanent d’associations locales de défense de l’environnement et de l’agriculture du Plateau (Amis de la vallée de la Bièvre, AMAP Jardins de Céres, SCI Terres fertiles , APACH, Terre et Cité, Amis du Grand Parc de Versailles…). Des élus locaux ont aussi fait des réserves sur la méthode adoptée par Christian Blanc et la politique d’aménagement « jacobine » suivie, avec un mode de gouvernance de l’opération plutôt contestée.

Plusieurs sénateurs socialistes ont donné leur position sur ce projet d’aménagement du Plateau de Saclay, parue sur un blog des Echos, texte repris ci-dessous. Cet article est suivi d’un extrait de la revue mensuelle du  SNESUP, très hostile au projet et aux réformes actuelles de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Aménagement du plateau de Saclay : faux « cluster » et vraie usine à gaz

Le Grand Paris a été un thème central de la campagne des régionales en Ile-de-France. Les raisons de la débâcle électorale tant au niveau local qu’au niveau national ne sont toujours pas comprises par le gouvernement. Au niveau régional, les Franciliens demandent une autre vision de la métropole parisienne. Et si comme le président de la République l’a dit « à scrutin régional, conséquences régionales », le gouvernement doit impérativement revoir sa copie.

Projet de territoire de la Communauté d'Agglomérations du Plateau  de Saclay
En effet, dans l’actuel projet de Grand Paris, le premier point qui fixe toutes les critiques est le projet de « super métro automatique ». D’un coût exorbitant, plus de 25 milliards d’euros, cette infrastructure de transports serait de surcroît inadaptée pour répondre aux besoins de déplacement des Franciliens, en raison de l’absence de connexions entre cette nouvelle ligne et les réseaux de transports existants.

Mais, pendant que le feu des critiques se focalise sur ce grand huit, on occulte le second point problématique : la création, sur le plateau de Saclay, d’un pôle dédié à la recherche et à l’innovation. Pour favoriser le développement de ce « cluster », le gouvernement a décidé la création d’un établissement public visant à générer des synergies entre les établissements d’enseignement supérieur, les entreprises high tech, et les laboratoires publics et privés du plateau.

Le projet est louable. Mais la méthode employée constitue un frein à l’émergence et au rayonnement de ce pôle. Pourquoi est-il envisagé que le périmètre s’étende sur 49 communes des Yvelines et de l’Essonne, soit une superficie de 240 km² qui équivaut à 2 fois et demie la taille de Paris ? Cette démesure est contraire au fonctionnement même d’un « cluster », où la concentration des activités sur un périmètre restreint, doit permettre aux différents acteurs – chercheurs, enseignants, étudiants – de se rencontrer. Or, sur un périmètre aussi vaste, sans réseau de transport efficient, de telles rencontres deviennent aléatoires. Les conditions du succès d’un tel projet ne sont pas réunies.

Conscients des dangers d’une focalisation des moyens sur quelques sites privilégiés, nous défendons au contraire le principe d’une répartition équilibrée des grands équipements et des infrastructures de transports, indispensable pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales que subissent déjà nombre de Franciliens.

Le gouvernement cite souvent en exemple la Silicon Valley oubliant qu’à Santa Clara ou Palo Alto, c’est à chaque coin de rue que l’on rencontre une entreprise high tech. Le périmètre important est le résultat de la concentration d’entreprises, non sa cause. Plus proche de nous, le technopôle de Sophia Antipolis, un des plus réussis, ne fait que 24 km², soit dix fois moins que le projet de Saclay.

Pourquoi, surtout, le gouvernement refuse-t-il de reconnaître aux collectivités locales une juste place dans la gouvernance de l’Etablissement public ? Pourtant, la contribution des collectivités territoriales au financement d’équipements structurants tels que le synchrotron Soleil, Neurospin ou Digitéo Labs a été essentielle à l’essor de ce territoire et à la création de System@tic Paris Région qui s’est imposé comme le premier pôle de compétitivité français.

En écartant les élus locaux de la gouvernance de l’Etablissement public, le gouvernement oublie que la réussite d’un « cluster » repose aussi sur une forte dynamique locale et l’implication de tous les acteurs du territoire. C’est pourquoi les socialistes demandent que les collectivités concernées soient associées, en co-responsabilité, aux côtés de l’Etat, au choix et à la conduite des grands projets.

Le Grand Paris du gouvernement interpelle le modèle métropolitain sans apporter des réponses adaptées aux problèmes quotidiens des Franciliens : en termes d’accès à l’emploi, de logements, de déplacements domicile-travail… Les principaux défis auxquels sont confrontés les grandes métropoles d’aujourd’hui sont le défi démocratique, le défi écologique, le défi de justice sociale et territoriale et celui du vivre-ensemble. La métropole parisienne n’échappe pas à cette règle. Nous souhaitons le retour de l’Etat dans notre région. Pas d’un Etat autiste, prisonnier de conceptions surannées et faussement innovantes, mais d’un Etat stratège, qui sache associer les collectivités pour construire un projet métropolitain partagé, dans l’intérêt de tous les Franciliens.

Bariza Khiari

Sénatrice de Paris

Catherine Tasca

Sénatrice des Yvelines

Claire-Lise Campion

Sénatrice de l’Essonne

Serge Lagauche

Sénateur du Val de Marne

Que cache la recomposition ? par Michelle Lauton

Article SNESUP (téléchargement mensuel d’information SNESUP avril 2010, en pdf )

L’opération Plateau de Saclay, entreprise en 2007, constitue un exemple de la politique gouvernementale.
L’ensemble du projet associe des établissements publics et privés. Outre le financement du Plan Campus (1,850 milliard), elle reçoit 1 milliard d’euros du Grand Emprunt et peut candidater à l’opération « Campus d’excellence ». Ce projet est piloté par la Fondation de Coopération Scientifique des RTRA Digiteo-Triangle de la Physique. Il implique le déménagement d’une bonne part de l’Université Paris-Sud (Orsay-Vallée avec des matériels scientifiques lourds,  Pharmacie à Châtenay-Malabry, voire IUT à Cachan), avec à la clé une opération immobilière juteuse sur la vallée… Cela peut remettre en cause à Paris Sud des laboratoires existants, des collaborations engagées (biologie-pharmacie-médecine). Ce projet a été préparé dans la précipitation, malgré quelques échanges et votes en conseils, mais sans réelle consultation ni des personnels ni des élus locaux. Les personnels et les étudiants des autres centres (Droit, Économie-Gestion et IUT à Sceaux) peuvent être inquiets de leur avenir dans Paris-Sud ! Qui plus est, le PRES-UniverSud, non visible dans l’opération, pourrait être remis en question, ce qui confirme l’évolution de la conception gouvernementale du rôle des PRES. Le projet gouvernemental s’inscrit dans la Stratégie nationale de recherche et de l’industrie (SNRI) privilégiant le « transfert de technologie ». Avec le poids pris par les contrats sur projets (ANR ou autres), cela risque de modifier profondément la nature de l’université (type de formations,  thématiques de recherche).
Et le projet cache des processus de « mutualisation » entre laboratoires, ou entre laboratoires et organismes, voire
avec les entreprises privées, qui conduiront à une diminution de l’emploi scientifique public et privé. Par ailleurs, les
infrastructures existantes (notamment, routes et transport en commun) sont largement insuffisantes. Dans le contexte de l’Ile-de-France où les propositions du Conseil régional se heurtent à la politique gouvernementale en faveur du Grand Paris (en cours d’étude au Parlement), comment de nouveaux transports collectifs pourraient voir le jour avant au moins dix ans, quand bien même les financements seraient immédiatement disponibles ? Ce projet paralyse aussi un programme de rénovation des bâtiments de Paris Sud, et fait travailler et étudier dans des locaux non chauffés ou dans des conditions de sécurité incertaines.
Cela suscite la colère et l’intervention du SNESUP et du SNCS. ●

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Grand Paris, dossier de presse

Le Grand Paris est l’objet d’un certain nombre d’articles dans la presse. Le journal Les Echos a regroupé les siens sur une page, permettant ainsi de les retrouver facilement. Elle est partiellement reproduite ici comme point d’accès à l’ensemble des articles. Après celles du Moniteur et de la Gazette des Communes, cette initiative permet de regrouper différents aspects de ce dossier.

Le Grand Paris

Le projet

Les enjeux

Christian Blanc, secrétaire d’Etat chargé du projet, s’est heurté à la fronde des élus, droite et gauche, liguée contre lui.

Une opposition droite-gauche

Les conflits institutionnels

Analyses et point de vue

L’éditorial de Jean-Francis Pécresse :

Le point de vue de Frédéric Mitterrand :

La chronique d’Eric Le Boucher

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Le campus de Saclay et les universités franciliennes

Le campus de Saclay est censé regrouper un certain nombre d’établissements aujourd’hui dispersés sur Paris et sa  banlieue. Bernard Larrouturou a remis son rapport « Rénover l’Enseignement Supérieur Parisien » à Valérie Pécresse.

« Sauvons La Recherche » lui consacre un article,  « Dernière version du rapport Larrouturou sur l’immobilier universitaire parisien« , dans lequel se pose la question de voir comment le campus de Saclay s’articule dans l’environnement universitaire francilien:

«  la logique du projet de développement du plateau de Saclay et la logique de la rénovation de l’enseignement supérieur parisien sont difficiles à concilier ». Le navrant Grand Emprunt ayant déjà tranché en faveur de Saclay, qui peut encore croire que cette politique est favorable aux universités ?

La question de l’impact d’un projet comme celui du campus de Saclay sur l’ensemble du dispositif d’Enseignement Supérieur et de Recherche (ES&R) francilien se pose. Comment se font les articulations entre les différents établissements et organismes ? Ce sont des questions que pose le rapport Larrouturou.

Extraits du rapport  Larrouturou concernant le campus de Saclay

Vision globale du dispositif francilien d’ES&R ?

p31

Sur de nombreux aspects, la réflexion sur l’avenir à moyen et long terme doit être approfondie. Il faut élaborer et partager avec l’ensemble des acteurs une vision de l’évolution du dispositif francilien d’ES&R (Enseignement Supérieur et Recherche) et de ses grands équilibres – par exemple entre Paris et périphérie. Il reste à préciser comment les impulsions données récemment par l’État, sur Saclay et sur le Campus Condorcet, s’intègrent dans une vision francilienne globale, et comment placer davantage ces deux sites dans une perspective d’ouverture pluridisciplinaire pour ne pas enfermer sur elles-mêmes les sciences de l’ingénieur dans un cas et les SHS dans l’autre. En cohérence avec les schémas de développement des transports franciliens qui sont en cours d’élaboration, il faut élaborer une vision de l’évolution de la carte des grands pôles d’ES&R franciliens et du travail en réseau entre ces pôles – Paris, Saclay, Evry, Marne-la-Vallée, Condorcet et la Seine Saint-Denis, et les pôles de l’Ouest : Nanterre, Cergy, Versailles. Les questions ne manquent pas !

Identification des établissements et les pôles universitaires franciliens « visibles de Shanghai »

P32

À la question posée ci-dessus sur les pôles universitaires franciliens visibles de Shanghai, on ne peut pas  répondre à la fois « ENS » et « PSLQL », comme je l’ai parfois entendu, ni répondre simultanément « Saclay », « Paris 11 », « Universud », « ParisTech » et « Polytechnique ». Il faudra choisir.

Faut-il viser  que ParisTech soit une université technologique confédérale, délivrant le doctorat sous le timbre  ParisTech – ce qui paraît peu réaliste si on compare le potentiel réel de recherche de l’ensemble de ParisTech à celui des PRES formés autour des universités – ou faut-il recentrer ParisTech autour de son  coeur de métier – la formation d’ingénieurs « à la française », qui est un atout majeur de notre pays – et encourager les écoles qui en sont membres à participer à des PRES avec des universités, comme le fait l’École des Ponts avec Université Paris-Est ?

Sur Saclay, peut-on envisager – à la différence de ce qui est fait à Paris et sur tous les autres sites de l’Opération Campus – de financer une opération d’aussi grande ampleur sans engager un travail de fond sur la structuration du dispositif ? Par exemple, va-t-on vers un  schéma dans lequel l’Université Paris 11 et les grandes écoles du plateau de Saclay travailleront ensemble sous la « bannière commune » Université Paris-Saclay, formant une université confédérale de renom mondial tout en gardant les principaux facteurs d’identité de chaque composante ? Ou envisage-t-on  d’autres dispositifs ?
Proposer des réponses à ces questions dépasse le cadre de ma mission. Mais il serait difficile de comprendre que, pour difficiles qu’ils soient, ces sujets ne soient pas examinés en profondeur, sans tarder.

Maintien de l’immobilier parisien pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche

p67

Le ministère de l’Agriculture a le projet de vendre les locaux de l’école Agro ParisTech, rue Claude Bernard, et d’utiliser le produit de la vente pour financer l’installation d’Agro ParisTech sur le plateau de Saclay en 2015.

Je ne serais pas choqué qu’une partie du milliard d’euros annoncé récemment pour l’opération de Saclay soit utilisée pour cette opération, avec le double objectif de compléter le montage financier de l’installation d’Agro ParisTech à Saclay et de permettre au MESR de disposer des locaux de la rue Claude  Bernard.
Il faut noter aussi un sujet analogue concernant les deux résidences étudiantes de l’Institut Télécom, situées dans le XIIIème arrondissement. L’Institut Télécom a le projet de les vendre pour financer son installation sur le plateau de Saclay. Un objectif s’impose : trouver une solution qui permette à la fois de
réaliser l’installation de l’Institut Télécom à Saclay et de conserver ces deux résidences pour les étudiants parisiens. Ici encore, c’est un sujet sur lequel il faut engager sans délai une réflexion interministérielle, en concertation avec la Ville de Paris.

PRES et Campus

p100

Ce n’est pas une devinette, c’est une question sérieuse que l’on m’a souvent posée : « quelle est la différence entre un PRES (*) et un Campus ? ». Il a pu y avoir en effet une certaine confusion sur ce point pour les établissements franciliens, puisque les sites retenus en Ile-de-France dans le cadre de  l’Opération Campus n’obéissent pas à la même logique.

Le projet de Saclay, comme Condorcet, s’inscrit d’abord dans une logique territoriale. Cela étant, plusieurs acteurs de ce projet appartiennent à UniverSud ou à ParisTech – deux PRES dont les contours débordent largement du plateau de Saclay – et d’autres à aucun PRES. J’écris dans la section 2.4 ma conviction que l’on ne peut pas faire l’économie d’ouvrir, dès maintenant, la réflexion sur la  structuration – ou la restructuration – en PRES du dispositif d’ES&R du sud de l’Ile-de-France.

Les deux dimensions sont donc importantes : la structuration géographique de l’espace francilien autour de quelques sites – les campus – où se concentrent une grande partie des activités d’ES&R, et la structuration « stratégique » et institutionnelle en PRES – ou en « universités confédérales », pour  utiliser des mots mieux compris dans le monde entier. Ces deux dimensions ont parfois été confondues, notamment parce que la logique de l’Opération Campus, sur certains sites dont Paris, a consisté à utiliser le levier des financements immobiliers pour pousser les établissements à travailler sur la structuration en PRES. Mais elles n’en sont pas moins distinctes. Comme le montre l’exemple de Paris 1, un établissement peut être à la fois partie prenante de la construction d’un nouveau site – où elle ne sera qu’en partie – et pleinement engagé dans la construction d’un PRES.

(*) PRES: pôles de recherche et d’enseignement supérieur
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Le Sénat et le Plateau de Saclay

La séance du 26 avril au Sénat  a été consacrée essentiellement à l’aménagement du Plateau de Saclay. Voici un résumé des modifications apportées par le Sénat à ce projet de loi, proposé par CarrefourLocalSénat.

Une Commission Mixte Paritaire (CMP) réunira des représentants des deux assemblées, pour la suite de la discussion sur le projet de loi, qui fait l’objet d’une « procédure d’urgence ».

Le Sénat adopte le projet de loi relatif au « Grand Paris »

4 mai 2010

Le Sénat a adopté, lundi 26 avril 2010, le projet de loi relatif au Grand Paris.

Rappelons que ce texte vise à conforter la place éminente de la région capitale dans la compétition internationale des « villes-monde ». Cette ambition s’appuie sur trois projets :

– la construction d’une nouvelle ligne de métro automatique de grande capacité, sur 130 kilomètres, en rocade, projet dit de la « double boucle » ;

– le développement des territoires situés autour des futures gares de ce nouveau réseau, au moyen d’un outil juridique partenarial inédit, dénommé « contrat de développement territorial » ;

– la valorisation du pôle scientifique et technologique établi sur le plateau de Saclay.

Les principales modifications adoptées le 26 avril ont pour objet :

– d’impliquer dans la concertation avec l’établissement public de Paris-Saclay, d’autres acteurs concernés comme les collectivités locales, les syndicats des eaux, les associations de protection de l’environnement (article 21 relatif aux activités de l’établissement public de Saclay : enseignement, recherche, opérations d’aménagement du pôle scientifique et technologique) ;

– de prévoir un rapport du Gouvernement, présentant, tous les trois ans, les prises de participation de l’établissement public de Paris‑Saclay dans des entreprises, filiales, groupements ou organismes prévus à l’article 21 ;

– de réintroduire, parmi les représentants des collectivités concernées par le projet de l’établissement public de Paris‑Saclay, la participation de la ville de Paris et des départements franciliens au sein du comité consultatif (article 22).

Les membres de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif au Grand Paris, ont été nommés lors de la séance du 27 avril.

http://www.senat.fr/cra/s20100427/s20100427_7.html#par_325

Lettre hebdomadaire du Carrefour n° 406 du 3 mai 2010

© Sénat

PS: article ré-écrit suite à problème technique

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« Une Silicon Valley à la française ne se décrète pas »

Le Plateau de Saclay est présenté comme une « Silicon Valley » française. L’objectif annoncé est de favoriser la création et le démarrage d’entreprises innovantes, exploitant des applications issues de la recherche. En dehors du fait que le modèle californien est extrêmement différent de ce que l’on nous propose, en terme d’étendue, d’imbrication dans la cité, et surtout de gouvernance, il ne faudrait pas croître à une « potion miracle » pour faire pousser des petits Google français.

Thomas Lamarche, qui a étudié les historiques et les fonctionnement des clusters, au niveau mondial, s’est déjà exprimé sur le projet d’aménagement du Plateau de Saclay (Plateau de Saclay: point de vue).

Voici une autre intervention, qui « enfonce le clou », avec l’approche d’un entrepreneur reconnu sur des systèmes innovants.

Pascal Béglin : « une Silicon Valley à la française ne se décrète pas »

Extraits:

Aux Etats-Unis, les startups bénéficient du Small business act, alors qu’en France il y a encore une forte ségrégation anti-PME dans les grands groupes. Déclarer « Saclay est la Silicon Valley à la française » ne sert à rien. Une Silicon Valley à la française ne se décrète pas. Il faut développer les mentalités, le capital-risque, créer un marché de la liquidité. Ce n’est pas une construction ex-nihilo technocratique qui la fera émerger. Il y a un problème de loi : les grandes entreprises doivent se sentir responsables du développement des sociétés de high-tech. La ségrégation est un frein, car il y a un conservatisme français en la matière. On aime les grands champions, qu’on fait grossir, sans conscience que l’innovation vient des petites entreprises. Il faut apprendre à prendre des risques, ou on ne parviendra pas à innover. Les grandes entreprises françaises ne donnent pas l’exemple.

Aux Etats-Unis, jamais je n’ai entendu dire « Vous êtes trop petit », alors que chez nous, la question est systématiquement posée. Il va falloir beaucoup de temps avant que cette discrimination positive arrive en France, et il va falloir que le gouvernement décide de faire évoluer les mentalités par la loi. On parle depuis des années de Small business act à la française, et on l’attend toujours.

Je rajouterais une forme de ségrégation, pénalisant les sociétés françaises par rapport aux américaines. Les produits français souffrent d’une sorte de rejet de principe, les américains étant supposés être plus performants dans des produits technologiques, surtout dans l’informatique. L’influence des cabinets de conseils et des outils de management anglo-saxons y est peut-être pour quelque chose.

Par ailleurs, les gestionnaires et les directions des achats des grandes entreprises françaises ont parfois de telles  exigences vis à vis de leurs fournisseurs  que les TPE ne peuvent pas leur vendre directement de produits. Le système de référencement des fournisseurs représente une étape difficile à franchir pour de petites structures.

Concernant les marchés publics, l’absence de « Small Business Act » au niveau européen est regrettable. Ces dernières années, j’ai eu l’occasion de rencontrer des entrepreneurs français qui avaient établi une antenne aux USA, pour bénéficier du « SBA » et éventuellement, du financement d’agences, comme la NASA.

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EDF sur le Plateau de Saclay

Il faut parfois aller loin pour savoir ce qui se passe chez soi…

Sur  Romandie News :

EDF étudie une implantation sur le futur campus de Saclay

EVRY – EDF étudie une installation au sein du futur campus du Plateau de Saclay (Essonne), de l’un de ses trois centres de recherche et développement d’Ile-de-France, a-t-on appris vendredi auprès d’EDF et de la communauté d’agglomération du Plateau de Saclay (CAPS).

« Des études d’opportunité et de faisabilité ont été réalisées. Le projet doit être soumis au comité d’investissement, au comité exécutif et au conseil d’administration », a indiqué EDF à l’AFP.

Ce nouveau site accueillerait les effectifs de recherche et développement actuellement situés à Clamart (Hauts-de-Seine). Les domaines de recherche de ce centre sont « les domaines d’excellence du futur campus, cela créerait une vraie dynamique », ajoute EDF.

« Le jury d’un concours d’architecture international s’est réuni il y a quelques jours. Parmi 6 candidats, c’est le projet du cabinet Francis Soler architecte qui a été retenu par le jury », précise la CAPS dans un communiqué, évoquant « une décision finale au cours du 3ème trimestre » 2010.

EDF possède trois centres de recherche et développement en Ile-de-France: Clamart, les Renardières (Seine-et-Marne) et Chatou (Yvelines).

Le futur campus de Saclay, en partie financé par le Grand emprunt, devrait réunir sur le même site des écoles, des universités et des laboratoires de recherche.

(©AFP / 30 avril 2010 17h39)

L’implantation de la Recherche-Développement d’EDF sur le Plateau de Saclay est un projet qui date déjà de plusieurs années. Le centre de Clamart devrait quitter son site, avec vue superbe, pour le secteur de l’Ecole Polytechnique (Quartier Ouest Polytechnique (QoX) Sud ?). Il circule également une rumeur évoquant le déménagement d’une partie du personnel R&D travaillant dans les locaux de Saint-Denis (93).

Le site serait desservi par une liaison TCSP, reliant la gare de Massy à Polytechnique, une liaison sur Saclay étant prévue. Une présentation du projet a été réalisée pour les personnels d’EDF concernés. La gare de « métro automatique » (du Grand Huit) y  semble localisée à la Martinière.

Quartier Ouest Polytechnique

Plaquette QoX secteur Sud (pdf)

Concertation préalable pour l’aménagement de QoX Nord

Edit (12/05/2010):

La CAPS et EDF partenaires du développement durable du Plateau de Saclay

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